Face à une augmentation toujours plus importante d’arbres endommagés, le Luxembourg met en place différentes mesures pour repeupler ses forêts.
Le nombre d’arbres endommagés au Grand-Duché a bondi durant les dernières décennies. C’est en tout cas ce qu’affirment les deux députés, André Bauler et Luc Emering (DP), dans leur question parlementaire au ministère de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité. «En 1990, le pourcentage d’arbres sans dommages s’élevait à 60% de la population d’arbres du Luxembourg. En 2020, ce pourcentage s’est élevé à seulement 15,4%», écrivent-ils. Mais alors, quels types d’arbres sont touchés ? Comment les protéger ?
«A partir de 2018 – la première année d’une série d’années avec des étés chauds et très secs – l’état de santé de nos forêts s’est considérablement aggravé», commence Serge Wilmes dans sa réponse ministérielle. Les peuplements d’épicéas sont attaqués par les scolytes, des insectes endommageant les arbres en creusant des galeries sous l’écorce pour y pondre leurs œufs. Les températures élevées et les sécheresses sont, quant à elles, responsables du dépérissement des hêtres. D’autres espèces d’arbres sont touchées par des maladies, comme les frênes et les sapins douglas.
L’un des premiers facteurs influençant l’état de santé de ces arbres est celui du sol. Par exemple, dans le Gutland, le dépérissement est observable sur les hêtraies «localisées sur des sols lourds qui dessèchent fortement pendant les étés secs». Dans les Ardennes, il est visible «au niveau des taillis de chêne localisés sur des sols très superficiels». Le deuxième facteur est celui des conditions météorologiques. Le manque d’eau a affaibli les épicéas, les rendant vulnérables aux attaques de scolytes, ainsi que les arbres situés en bord de routes, dans les agglomérations et les parcs.
Des mesures pour des arbres en meilleure santé
Pour protéger et rajeunir la population d’arbres dans les bois et forêts luxembourgeoises, des mesures ont été prises au cours des dernières années. Serge Wilmes les rappelle dans sa réponse ministérielle. «Dans les forêts publiques, l’Administration de la nature et des forêts pratique depuis les années 2000 la sylviculture proche de la nature», écrit-il.
Depuis 2018, la coupe de bois a également été réduite, se concentrant désormais «sur l’évacuation des bois infestés et la sécurisation dans les peuplements de feuillus». De «gros efforts» ont aussi été faits en matière de «plantations mélangées», de «biodiversité» et de «diversité génétique». L’objectif étant d’accroitre la population d’arbres dans les bois et forêts.
Et pour soutenir les propriétaires forestiers dans la gestion durable de leurs forêts, «le gouvernement a adopté des nouveaux régimes d’aides financières, en mettant un accent sur les travaux de régénération des forêts, avec des essences adaptées à la station mais aussi sur les mesures en faveur de l’augmentation de la biodiversité», précise le ministre.