Très remonté contre Yuriko Backes, le syndicat FGFC ne doit pas s’inquiéter outre mesure, assure la ministre de la Mobilité. Le concept d’avenir affiche toutefois un retard de six mois.
Le communiqué diffusé ce lundi matin par la Fédération générale de la fonction communale (FGFC) est cinglant. Dans cet écrit, la ministre de la Mobilité, Yuriko Backes (DP), est accusée de faire preuve d’une «arrogance qui n’a pas lieu d’être dans le dialogue social». Elle aurait «brisé sa promesse» d’impliquer la délégation du personnel du TICE dans l’élaboration du concept d’avenir pour le réseau de bus du canton d’Esch-sur-Alzette.
L’ire du syndicat de la fonction communale a été provoquée par le retrait «en dernière minute» d’une invitation pour participer à un nouvel échange entre le bureau du TICE et une délégation du ministère, emmenée par Yuriko Backes en personne. «La situation autour de la (nouvelle) convention risque de déraper», s’insurgeait hier matin la FGFC. Depuis un an, d’importantes inquiétudes persistent parmi le personnel sur l’avenir de l’entreprise. «Il s’agit d’un secret de polichinelle : le syndicat intercommunal TICE (est) financièrement laissé pour compte par le ministère des Transports. (…) Il est regrettable que la ministre n’ait visiblement pas conscience de la gravité de la situation», renchérit le syndicat.
En juillet dernier, l’ancien ministre François Bausch (déi gréng) avait assuré que le concept d’avenir pour le TICE n’allait «ni provoquer des suppressions d’emplois, ni réduire le nombre de kilomètres» parcourus par les bus, sans oublier le transport scolaire. Hier, la nouvelle ministre a tenu à répéter le même message. «Je soutiens pleinement le TICE. On ne va pas prendre de décisions contre quelqu’un. Nous voulons ensemble préparer l’avenir du TICE», a souligné Yuriko Backes à la sortie de la réunion, incriminée par la FGFC.
La délégation du personnel n’aurait nullement été mise à l’écart hier. Lors d’une entrevue organisée le 15 mars, la ministre aurait «informé le syndicat qu’elle prévoyait de consulter le bureau du TICE avant de reprendre les discussions avec la délégation du personnel», est-il précisé dans un écrit du ministère. «Il n’est donc pas question d’abandonner le TICE ni d’exclure le syndicat des pourparlers.»
La successeure de François Bausch a qualifié la réunion d’hier avec les responsables politiques du TICE d’«excellente». Alors qu’un concept global «définissant les futures lignes de bus à exploiter par le TICE» était annoncé pour la fin décembre 2023, il faudra attendre six mois de plus. «Je souhaite avancer au plus vite. Les discussions sur le cofinancement par l’État ne s’annoncent pas simples. Le but est d’avoir trouvé un accord global avant les vacances d’été», met en perspective Yuriko Backes.
Aucune date pour une prochaine entrevue avec la délégation du personnel n’est encore annoncée. Courant juin, des réunions techniques auront lieu. «Le moment venu, les syndicats seront bien entendus impliqués dans les discussions», promet la ministre de la Mobilité.
D’ici à 2035, 70 000 déplacements
supplémentaires dans le Sud
«Les transports publics doivent tenir compte de la métamorphose de la région Sud», soulignait le 20 juillet dernier l’ancien ministre de la Mobilité François Bausch (déi gréng) en réponse à une question parlementaire de Marc Goergen (Parti pirate). Le Plan national de mobilité 2035 prévoit en effet un surplus de 70 000 déplacements lors des jours ouvrables qui devront être résorbés, en partie, par les CFL, le réseau de bus RGTR, Luxtram et le TICE. «Les frontaliers travaillant dans le Sud nécessitent la création ou l’extension d’une série de lignes de bus, pour leur proposer une alternative à la voiture individuelle (…)», informait toujours François Bausch.
Une «extension massive» des transports publics est mise en perspective, avec notamment le tram rapide depuis et vers Luxembourg ainsi qu’un réseau de bus à haut niveau de service. «Cela nécessite (…) une nouvelle répartition des missions entre le TICE et le RGTR», annonçait l’ancien ministre de la Mobilité.