Les cours du pétrole hésitaient mardi, chahutés par l’incertitude de la situation au Moyen-Orient, où Israël a refusé une proposition de trêve à Gaza, et quelque peu plombés par des données pointant vers une demande américaine morose.
Vers 10h35 GMT (12h35 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet cédait 0,22% à 83,15 dollars, après avoir évolué dans le positif en début de séance. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, s’effritait de 0,22% à 78,31 dollars.
« Dans des circonstances normales, le pétrole devrait suivre les mouvements des autres actifs à risque », à l’instar des actions en hausse, remarque Tamas Varga, de PVM Energy, mais la situation demeure « tout sauf normale » dans la région.
Des signes d’une opération militaire imminente à Gaza
Lundi, Israël a appelé les civils palestiniens à évacuer la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, ce qui a été interprété comme le signe d’une opération militaire imminente dans ce qu’Israël estime être le dernier bastion du Hamas.
« Les prix du pétrole ont augmenté, mais le vent (haussier, ndlr) a été coupé quelques heures plus tard », indique l’analyste, après l’annonce par le mouvement islamiste palestinien qu’il acceptait un projet de trêve, devant notamment permettre une pause dans les combats en cours depuis sept mois dans la bande de Gaza et un échange de détenus palestiniens contre des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre.
Mais Israël a annoncé que ce projet était « loin des exigences israéliennes » et reste déterminé à poursuivre ses opérations à Rafah « pour exercer une pression militaire sur le Hamas ».
Mardi, l’armée israélienne a déployé des chars dans Rafah et pris le contrôle du passage frontalier avec l’Egypte, coupant l’accès pour l’aide humanitaire.
Une hausse «inattendue» des stocks aux Etats-Unis
Les achats de brut sur les marchés financiers sont également freinés par les chiffres de vendredi aux Etats-Unis, note Tamas Varga, où la croissance de l’emploi a ralenti plus que prévu en avril et le chômage a légèrement augmenté, à 3,9%, accentuant les craintes d’un affaiblissement de la demande américaine.
Les cours des deux références du brut sont en outre plombés depuis mercredi par « la hausse inattendue des stocks de pétrole brut aux États-Unis fin avril », note Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank, accompagnée d’une médiocre demande d’essence.
Enfin, dans moins d’un mois, se tiendra la réunion des membres de l’Opep+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés, ndlr), susceptibles selon les analystes de renouveler leurs coupes de production, dans l’espoir de soutenir les cours.