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Emploi : filles et garçons cassent les (dress) codes


Le « Girls’ day – Boys’ day » est une opération lancée au Luxembourg depuis une bonne quinzaine d’années. Coordonnée par le service d’orientation professionnelle de l’Agence pour le développement de l’emploi (Adem), en collaboration avec les ministères du Travail, de l’Éducation nationale et de l’Égalité des chances, son rayon d’action est devenu national et son succès bien ancré. L’an passé, 217 entreprises ont proposé des stages et 1 068 élèves de 12 à 20 ans en ont profité. Prochaine édition le 30 avril.

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Comme à la menuiserie Steffen (Grevenmacher), le « Girls’ day – Boys’ day » permet de casser les stéréotypes. (Photos : archives LQ/Alain Rischard)

« L’idée est de permettre un rapprochement entre l’école et le monde du travail tout en faisant la promotion de l’égalité des chances fille-garçon quant au choix de carrière », explique Stephan Hawlitzky, chef du service de l’orientation professionnel de l’Adem.

Car, c’est une évidence, les stéréotypes persistent. Il y a des emplois qui sont très majoritairement pris d’assaut par les filles, et d’autres que les garçons trustent pratiquement sans concurrence. « Mais c’est une situation en évolution permanente, relativise le ministre du Travail, Nicolas Schmit. Ce type de distinction s’estompe et de nouveaux métiers, qui ne font pas cas de ce genre d’appréciation, se créent. »

Si les déséquilibres s’allègent avec le temps, il reste pourtant du travail. Et c’est là qu’intervient le Girls’ day – Boys’ day. « Il faut dire aux filles et aux garçons qu’il n’existe plus de métiers réservés à l’un ou l’autre sexe !, avance la ministre de l’Égalité des chances, Lydia Mutsch. Et il faut encourager celles et ceux qui vont vers des métiers atypiques pour qu’ils franchissent les obstacles et aillent vers leurs envies. »

> Plus de filles inscrites que de garçons

Claude Meisch, le ministre de l’Éducation nationale, soutient cette démarche, parce qu’elle est le signe d’ « un vrai choix qui montre une motivation personnelle forte. Il ne s’agit pas ici de s’inscrire dans une voie parce que ses copains-copines y vont ».

Depuis la semaine dernière et jusqu’au 3 avril, les jeunes de 12 à 20 ans ont donc la possibilité de se rendre sur le site internet de l’opération qui recense les stages offerts par des entreprises ou des administrations. En créant un compte utilisateur, ils peuvent d’ores et déjà réserver leur place. Ces stages se dérouleront le 30 avril.

Ouvrir de la manière la plus vaste le champ des possibles pour les deux sexes, l’intention est louable, mais on ne peut que constater que cette journée est bien plus populaire chez les filles que chez les garçons ! L’an dernier, elles étaient 712 à en avoir profité, pour seulement 356 garçons.

Certes, le combat pour l’égalité des chances est davantage une nécessité pour les filles, c’est une évidence. Mais tout de même… « Il faut croire que les filles sont plus curieuses, plus dynamiques et plus motivées », tente Nicolas Schmit. « Lorsque nous cherchons des témoins, les filles exerçant des métiers dits de garçon n’ont aucun problème à nous répondre, ajoute Lydia Mutsch. Ce qui n’est pas le cas dans l’autre sens : nous avons beaucoup de mal à trouver des garçons qui veulent parler de leur métier où les filles sont majoritaires. Peut-être sont-ils plus gênés… »

Bref, si la tendance va dans le bon sens, le sexisme au travail a toujours de beaux jours devant lui…

De notre journaliste Erwan Nonet

www.girlsdayboysday.lu

 

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