FINALE (MATCH 3) L’Amicale et Etzella se retrouvent pour une troisième manche aussi passionnante qu’indécise.
Pas le temps de respirer. Alors qu’il n’y a pas de grand rendez-vous de basket concernant les Luxembourgeois pour les mois à venir, la FLBB a mis en place un calendrier pour le moins particulier. Qui, en tout cas, ne laisse aucune place à la moindre hésitation. Trois matches en sept jours avant une semaine de repos puis deux éventuels matches en trois jours, les organismes n’ont pas le temps de récupérer. Et tant pis pour ceux qui auront des petits bobos – et il y en a inévitablement surtout dans une série aussi physique – à droite et à gauche.
Donc après un match samedi soir, outrageusement dominé par l’Amicale même si le score ne le reflète pas vraiment (82-72), un autre mercredi où Etzella a pratiquement été en contrôle d’un bout à l’autre d’une rencontre pour le moins défensive (77-68), tous les acteurs de cette explication finale entre les deux meilleures équipes de la saison régulière se retrouvent donc dès ce samedi au Alain-Marchetti.
Pour un match qui n’est jamais anodin. En effet, quel que soit le résultat, on peut parler de match pivot. Surtout à 1-1. C’est mathématique, celui qui l’emporte samedi prend automatiquement un avantage psychologique sur son adversaire puisqu’il sera en position de remporter le titre dès le match n° 4.
Mais à quoi faut-il s’attendre pour cette rencontre aux lourdes conséquences potentielles? Déjà au vu des deux premiers matches, on ne doit pas espérer de grandes envolées, des dunks dans tous les sens et un score-fleuve alors qu’on a face à face les deux meilleures attaques de la ligue. C’est la finale. Les deux effectifs connaissent l’importance du moindre panier. Du moindre point. Pas question ni pour l’un ni pour l’autre protagoniste de laisser son rival scorer sans opposition. Ni de lui donner le loisir d’attraper un rebond sans contestation. La rencontre sera âpre, forcément. Physique, à coup sûr. Ce ne sera certainement pas du beau basket. Mais la faim justifie les moyens. Et seule la victoire sera belle.
Samedi dernier, Bobby Melcher et ses coéquipiers sont littéralement rentrés dans leur adversaire qui n’avait d’autre solution que de tirer de loin… en pure perte. Avec une raquette interdite, notamment à cause de la présence dissuasive d’un Kim Aiken ou d’un Alex Laurent, Etzella n’avait scoré que sept petits paniers en une mi-temps. Vous avez dit famélique? Et comme en plus, Brandon Johnson, touché à nouveau dans un choc avec Alex Laurent après avoir pris un coup contre Alex Rodenbourg en demi-finale contre Esch, n’avait pas pu jouer plus de 25’, ça devenait compliqué pour les gabarits nordistes. Qui avaient cédé : «On a joué de manière terrible et on perd de 10», confiait le coach Gavin Love à l’issue de ce match 1. En clair, en jouant un peu mieux, Etzella, seule équipe du championnat à avoir fait tomber l’Amicale deux fois cette saison, pouvait trouver des solutions.
L’importance du moindre détail
Et on l’a vu mercredi. Même s’il n’était pas à 100 %, Brandon Johnson a serré les dents et est resté sur le parquet tout le match. Résultat, Kim Aiken affichait à peu près les mêmes stats qu’au premier match mais en passant de 63 % de réussite à seulement 25. Et dans une série où les deux formations sont si proches, forcément cela pèse. Moins capables de peser physiquement, les Steinselois avaient couru après le score pendant toute la rencontre. Pour eux aussi, céder en fin de compte. Pas inquiétant pour autant pour le capitaine Noah Medeot : «On n’était pas prêts. On s’est entêtés à tirer à trois points après avoir bien débuté. On sait ce qu’il y a à corriger.»
Trois jours pour rectifier le tir, c’est très court. Il faut prendre le temps de soigner les bobos, de se remettre la tête à l’endroit. Et de préparer son plan pour le match 3. Qui a l’avantage? Steinsel, qui revient à la maison ou Etzella, qui reste sur une victoire?
À coup sûr, la forme du jour sera déterminante. Et entre ces deux équipes qui, clairement ne sont pas loin l’une de l’autre même si le banc de l’Amicale est bien plus impressionnant et que Steinsel évolue avec trois Américains, on a le sentiment que la série peut aller jusqu’au bout de la nuit. Qu’une rencontre peut basculer sur un détail. Un ballon qui traîne. Un rebond sur lequel on s’est jeté. Une passe mal assurée… Ce qu’on appelle les 50-50 balls, prendre soin de chaque balle. La convertir en quelque chose de positif. Pour se rapprocher un peu plus de la victoire.
Etzella a réussi à l’emporter mercredi avec un pourcentage apocalyptique à 3 pts (18 %) alors que, comme le rappelait Gavin Love : «On est une équipe à 40 %. On devra mieux shooter que contre Esch.» Si «Sticky» Gutenkauf, pour le moment bien tenu par Bobby Melcher, et compagnie retrouvent leur adresse de loin, les Nordistes pourraient faire un pas vers la victoire. Mais en face, Steinsel a une multitude d’atouts. Des joueurs capables de faire très mal à l’intérieur comme de se montrer adroit à longue distance. Des joueurs qui seront certainement déterminés à prouver que le match de mercredi n’était qu’un accident. Et à montrer à nouveau pourquoi ils sont les grands favoris du championnat. Et la tête de série n° 1 à l’issue de la saison régulière. Bref, un nouvel affrontement XXL. On a hâte de voir ce que ça va donner. Et qui en sortira vainqueur. Avec une balle de match dans une semaine!
Amicale - Etzella 1-1
Samedi dernier : Amicale – Etzella…82-72
Mercredi : Etzella – Amicale…77-68
Samedi à 19 h 30 : Amicale – Etzella
Dimanche 5 mai à 18 h : Etzella – Amicale
Mercredi 8 mai à 20 h 15 (si besoin) : Amicale – Etzella