APRÈS LA 1re MANCHE DE LA FINALE L’Amicale n’a remporté la rencontre que de dix points. Mais Steinsel a largement dominé les débats. Décryptage.
Samedi, l’Amicale a remporté la première manche de cette finale qui se joue au meilleur des cinq matches. Une victoire de 10 pts (82-72) un peu trompeuse par rapport à l’énorme impression laissée par les Fraisiers sur leur adversaire nordiste. Retour sur les problèmes connus par Etzella sur ce premier acte.
UNE DOMINATION PHYSIQUE DE CHAQUE INSTANT
Le coach ettelbruckois ne s’y est pas trompé. Cette première manche a été physique. Peut-être un peu trop aux dires du technicien : «Ce n’était pas un match de basket. C’était un match de rugby.» Et sans prendre parti, on peut en tout cas constater que les joueurs de l’Amicale n’ont pas hésité à aller au contact.
On se rappelle notamment d’une action où, lors d’un duel, Bobby Melcher se débarrasse sans ménagement de Sticky Gutenkauf avant d’aller inscrire un panier sans contestation. Même s’il n’a pas énormément scoré (18 pts, 13 rebonds tout de même), Kim Aiken a été très dissuasif dans la raquette et a obligé Etzella à recourir un peu trop souvent à la tentative de loin.
UNE PREMIÈRE MI-TEMPS RATÉE
Etzella est habituellement l’une des toutes meilleures attaques du championnat. Mais alors qu’elle carbure normalement à 89 pts de moyenne, la formation nordiste avait du retard à l’allumage puisqu’elle a atteint la mi-temps avec… 27 pts. Et seulement sept paniers. En face, l’Amicale n’était pas non plus au top (37 pts), mais avait quand même scoré deux fois plus de paniers qu’Etzella. Il a également fallu attendre la dernière minute du premier quart pour voir un Ettelbruckois aller sur la ligne des lancers. Preuve qu’Etzella a manqué d’agressivité.
UN STICKY GUTENKAUF BIEN CADENASSÉ
Alex Laurent n’était pas content d’un aspect de la défense de son équipe : «On ne s’est pas assez jetés sur les ballons. On leur a laissé trop de rebonds offensifs», constatait l’ailier steinselois. Qui reconnaissait toutefois que globalement, le job avait été fait sur le plan défensif. L’Amicale avait identifié les trois principaux dangers, à savoir les deux Américains et Sticky Gutenkauf. On reviendra plus tard sur le cas Brandon Johnson. Et si Jimmie Taylor, le seul Ettelbruckois vraiment impactant, a sorti un très gros match (35 pts, 12 rebonds), on ne peut pas en dire autant du double MVP du championnat.
Parfaitement cadenassé par Bobby Melcher, plus grand et plus physique, l’arme fatale ettelbruckoise n’a pas du tout pesé sur le match. Et ses 21 pts (3/10 à trois points) au final sont trompeurs puisque 9 de ces points ont été inscrits alors que l’affaire était déjà pliée. On ajoute à cela 6 balles perdues, 1 rebond et 1 passe et on obtient un résultat bien insuffisant de la part du go to guy de l’équipe pour permettre à Etzella d’espérer mieux.
UNE ADRESSE INDIGENTE
Gavin Love avait expliqué que contre l’Amicale, il faudrait shooter beaucoup mieux que contre Esch en demi-finale : «On est une équipe à 40 % à trois points», expliquait le coach nordiste avant le début de cette série. Et si Etzella a entamé de la meilleure des manières son match, avec deux réalisations sur les trois premières tentatives de loin, la suite n’a pas été du même acabit. En effet, la plus prolifique et meilleure équipe de la ligue dans l’exercice a enchaîné avec un horrible 7/35 pour terminer avec un atroce 9/38, soit 23 % de réussite. Très loin de ses standards habituels.
Sur ce match, les Nordistes ont davantage shooté à trois points qu’à deux. Parfois à cause de la défense de Steinsel qui interdisait l’accès à la raquette, mais parfois également par choix. Voire par obstination. Peut-être aurait-il fallu opter pour d’autres solutions et diversifier les attaques. Comme l’a fait l’Amicale, qui a scoré 38 pts dans la peinture contre 24 à Ettelbruck.
BRANDON JOHNSON TRÈS DIMINUÉ
Il avait très bien débuté le match avec un missile longue distance, mais on a rapidement vu que Brandon Johnson n’était pas au mieux physiquement. Déjà touché après un choc avec Clancy Rugg en demi-finale, l’intérieur US a souffert face au physique des Steinselois. Et c’est sur une jambe et après moins de 25 minutes de temps de jeu qu’il a quitté définitivement le parquet. Sans sa puissance physique à l’intérieur et sa capacité à être également un danger de loin, Etzella perdait un énorme atout. Pour espérer battre l’Amicale, les Nordistes doivent être au top et au complet. Au vu de la manière dont Brandon Johnson a quitté le Hall Alain-Marchetti samedi, on n’est pas d’un optimisme béat concernant non seulement sa présence à 100 %, mais aussi tout simplement sa présence tout court sur le parquet du Deich. Samedi, on a aperçu Lamar Mallory en spectateur. Seulement, Gavin Love a écarté toute idée de recourir à un autre Américain en cas de besoin. On verra demain si c’est confirmé. Ou non.
…MAIS IL N’Y A QUE 1-0
Malgré tous ces problèmes, la situation est pourtant loin d’être désespérée : «On peut très bien jouer et perdre d’un point. Là, on joue d’une manière horrible et on ne perd que de dix», constatait Gavin Love. Qui pourra se dire que son équipe a limité la casse en fin de match, remportant même le dernier quart (avec un 5-12 pour conclure). Finalement, l’Amicale a remporté le match qu’elle devait. On dit souvent qu’une série commence au moment où l’équipe qui reçoit s’incline. Et pour le moment, ce n’est pas le cas. Demain, on repart à 0-0!