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« Ne pas brader la nationalité »


Selon Romain Wolff, la niveau de compétence exigé en luxembourgeois ne serait «pas trop exigeant» . (Photo : Isabella Finzi)

La CGFP s’oppose à un abaissement du niveau de compétence en luxembourgeois.

L’avant-projet de loi sur la nationalité dévoilé par le gouvernement ce mois-ci vise un assouplissement des condition d’accès à la nationalité.

Actuellement, les candidats à la nationalité luxembourgeoise doivent faire état d’un niveau B1 pour la compréhension orale et du niveau A2 en ce qui concerne l’expression (A correspondant au niveau débutant et B au niveau intermédiaire). L’avant-projet de loi sur la nationalité luxembourgeoise, présentée début octobre par le ministre de la Justice, Félix Braz, «propose de ramener le niveau du candidat à A2 en ce qui concerne la compréhension et l’expression».

Il s’agit là d’une hérésie inacceptable pour la Confédération générale de la fonction publique (CGFP) qui a profité de sa traditionnelle conférence de rentrée pour mettre en garde contre cette tentative de «brader la nationalité» en attaquant la langue luxembourgeoise, «facteur d’intégration» par excellence, selon Romain Wolff, secrétaire général. En effet, pour le syndicaliste, le niveau B1 exigé actuellement ne serait «pas trop exigeant». Il a néanmoins salué la rapidité avec laquelle le gouvernement aurait tiré les conséquences du référendum en présentant ce premier texte, ainsi que la «volonté de consensus» dont il serait la preuve.

Supprimer dès janvier la «contribution d’avenir»

Parmi les autres sujets abordés à la conférence de presse d’hier figurait la «contribution d’avenir» de 0,5 % dont Étienne Schneider, le ministre de l’Économie – en vue du bon développement économique du pays – a annoncé l’abolition en janvier 2017, date de l’entrée en vigueur de la réforme fiscale. La CGFP exige quant à elle de supprimer l’impôt dès le 1er janvier prochain.

Toujours concernant la réforme fiscale envisagée, Romain Wolff a exigé un allègement de la charge fiscale pour les ménages et particulièrement pour la classe moyenne. La CGFP exige également une adaptation du tableau des salaires à l’inflation.

Quant à l’amnistie fiscale pour les revenus des résidents qui n’ont pas été déclarés, annoncée par le ministre des Finances, Pierre Gramegna, la CGFP estime que tout traitement de faveur envers les fautifs est un obstacle à la lutte contre la fraude fiscale.

En revanche, le syndicat des fonctionnaires a salué la volonté du gouvernement de vouloir maintenir l’investissement à un niveau élevé ainsi que la décision d’avoir recours à un emprunt à hauteur de 1,5 milliard d’euros. Il a néanmoins critiqué le fait que cet emprunt ait été contracté auprès de banques qui ne feraient qu’«en profiter une nouvelle fois».

Enfin, Romain Wolff a entendu rappeler au gouvernement son rejet du traité de libre-échange transatlantique (TTIP) auquel le syndicat s’oppose depuis le début en raison du manque de transparence des négociations. Le secrétaire général a martelé une exigence : «Le secteur public ne doit pas faire partie des objets de discussion.»

Frédéric Braun