Accueil | Monde | Portugal : le gouvernement surmonte sa première épreuve parlementaire

Portugal : le gouvernement surmonte sa première épreuve parlementaire


Luis Montenegro a présenté son programme de gouvernement jeudi. (photo AFP)

Le nouveau gouvernement portugais de droite modérée a évité vendredi un rejet de son programme de gouvernement, qui l’aurait empêché d’entrer pleinement en fonctions, grâce aux voix de l’extrême droite et à l’abstention des socialistes.

Le Parlement a ainsi rejeté avec une large majorité deux motions s’opposant au programme du nouvel exécutif présentées par deux partis de gauche radicale.

Le Premier ministre Luis Montenegro avait affirmé la veille du vote que, selon lui, cette « investiture parlementaire » devait lui permettre d’appliquer son programme et arriver jusqu’au bout de son mandat.

Mais tant l’extrême droite, qui a voté vendredi aux côtés des élus du camp de Luis Montenegro, que les socialistes, qui se sont abstenus, ont refusé de se porter garants de la stabilité du gouvernement minoritaire.

« Nous sommes ici pour éviter une impasse. Mais si le gouvernement persiste à dire que cela représente une sorte de soutien durable, cela ne va pas bien se terminer », a mis en garde le président du parti d’extrême droite Chega, André Ventura.

De son côté, le secrétaire général du Parti socialiste (PS), Pedro Nuno Santos, a accusé Luis Montenegro « d’arrogance » et de tentative de « chantage ».

La prochaine épreuve potentiellement fatale pour la survie du gouvernement interviendra à l’automne, lorsqu’il lui faudra obtenir les voix de Chega ou l’abstention du PS pour faire adopter son budget de l’État pour 2025.

L’Alliance démocratique de Luis Montenegro a remporté les élections législatives anticipées du 10 mars dernier avec une très courte avance sur le PS, au pouvoir depuis fin 2015.

Avec 18 % des suffrages, Chega est passé de 12 à 50 députés et s’est dit prêt à sceller un « accord de gouvernement » assurant la stabilité de l’exécutif, mais le Premier ministre entend rester fidèle à son engagement électoral de ne pas diriger le pays avec le soutien de l’extrême droite.

Lors de la présentation de son programme de gouvernement, Luis Montenegro a annoncé jeudi une réduction de l’impôt sur le revenu de l’ordre de 1,5 milliard d’euros ciblant surtout « les classes moyennes ».

Il entend également baisser l’impôt sur les sociétés de 21 % à 15 % en trois ans et accélérer l’exécution des projets d’investissement financés par des fonds européens.

Le chef du gouvernement a également promis de discuter avec plusieurs catégories de fonctionnaires, comme les enseignants ou les policiers, de leurs revendications salariales, sans pour autant renoncer à l’équilibre des finances publiques.