Grâce à un émouvant mouvement de solidarité, Luxembourg Air Rescue a pu reprendre ses missions de sauvetage après l’incendie de ses locaux survenu dans la nuit du 26 mars dernier.
Une grande partie du matériel médical utilisé pour équiper les jets ambulances et les hélicoptères de sauvetage a été détruite ou se retrouve inutilisable en raison des effets de la fumée», communiquait Luxembourg Air Rescue (LAR) après l’incendie qui a touché un de ses entrepôts de stockage à proximité de l’aéroport du Findel. Les dégâts se chiffrent, selon une première estimation, à 2 millions d’euros. Une semaine après le drame, les élans de solidarité sont à la hauteur du choc ressenti au sein des équipes de l’association et de la population luxembourgeoise.
Grâce à cette «énorme solidarité», LAR peut malgré tout poursuivre sa mission. «Nous sommes complètement opérationnels. Nous volons avec des équipements prêtés», a annoncé mercredi, reconnaissant, René Closter, son fondateur et président. «Ce soutien unique nous aide à avancer.»
Des messages et des propositions d’aide sont arrivés de toutes parts dès le lendemain de l’incendie. «Les Luxembourgeois nous ont téléphoné ou ont envoyé des messages par mail ou sur Facebook. Luc Frieden m’a contacté dès le matin et l’après-midi, il est venu sur place avec le ministre de l’Intérieur», raconte René Closter. «Les pompiers de Trèves m’ont contacté dès 8 h du matin pour nous proposer d’équiper complètement un de nos hélicoptères avec du matériel médical prêté par des hôpitaux. À midi, nous étions de nouveau complètement opérationnels et le soir, un des avions était, lui aussi, équipé.»
Un concurrent turc en matière de sauvetage aérien et de rapatriement médicalisé a également proposé à LAR de lui prêter du matériel. «C’est formidable ! Cela montre que nos services sont appréciés et cela met du baume au cœur», ajoute le président.
Actuellement, l’heure est à la reconstruction et au déblayage des locaux touchés pas le feu. «L’entrepôt de stockage a subi le plus de dégâts. Le réseau électrique est à refaire, les armoires de rangement sont détruites. Dans les bâtiments administratifs et les hangars, il y a de la poussière et cela sent le brûlé. Mais tout y est intact», note René Closter.
«On ne reconstruit pas un entrepôt de matériel médical en quelques jours. Cela représente l’équivalent d’années de travail. Il y a les seringues, les aiguilles de tailles différentes, les bandages, les matelas coquilles qui ont brûlé, ainsi que les médicaments, les ventilateurs mécaniques et les électrocardiographes…»
LAR lance un appel aux dons
L’ampleur des dégâts est considérable. «La perte de nos trois couveuses nous touche le plus. La clinique Bohler en a mis une à notre disposition de manière provisoire. Chacune coûte 180 000 euros. Elles sont construites spécialement pour être adaptées à nos missions conformément aux normes aéronautiques. Cela va prendre quelques mois avant d’en recevoir de nouvelles. Et LAR est la seule entreprise au monde à assurer les transports médicalisés de nouveau-nés», regrette le président.
L’équipe n’a pas perdu de temps et a déjà passé commande pour du matériel médical. «Les premiers éléments, comme les défibrillateurs – une dizaine – et les réanimateurs, vont nous être livrés dans les prochaines semaines.» Mais tout cela a un coût et l’association compte sur la solidarité des Luxembourgeois pour l’aider à reconstituer son stock d’avant l’incendie. «Des appels aux dons ont été lancés sur notre site internet et sur les réseaux sociaux», explique René Closter. «Nous avons déjà reçu des dons privés et des entreprises ont fait des promesses. Nous en sommes d’autant plus reconnaissants que les remboursements des assurances ne nous permettront pas de couvrir l’intégralité des pertes.»
Heureusement, les flammes n’ont pas touché les sept hélicoptères de sauvetage et les quatre jets ambulances avaient été évacués des hangars. René Closter suppose qu’une batterie ionique a pris feu et causé l’incendie. Une enquête est en cours pour en définir la cause exacte. «Nous pensons que la batterie à ions d’un appareil médical est à l’origine de l’incendie. Chaque soir, ces appareils sont sortis des hélicoptères et des avions pour être nettoyés et rechargés pendant la nuit», indique-t-il.
La mission de LAR consiste à sauver la vie et à préserver la santé des personnes en détresse grâce à l’utilisation d’hélicoptères de sauvetage et de jets ambulance – au Luxembourg, dans la Grande Région et dans le monde entier. Avec environ 190 collaborateurs, LAR assure les standards les plus élevés dans les domaines de la médecine, de la technique et des opérations aériennes et se tient à disposition 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7.