Le Luxembourgeois de Groupama-FDJ, qui soigne sa blessure à la main, a recommencé depuis vendredi l’entraînement sur route.
Depuis le 10 mars et la dernière étape de Paris-Nice qu’il dut abandonner sur chute, Kevin Geniets (27 ans) n’a plus couru. Il soigne sa fracture d’un petit os de la main gauche, un petit os dénommé le pisiforme, «une blessure de golfeur, m’a-t-on expliqué», raconte le récent vainqueur du Grand Prix de la Marseillaise. «C’est là où on pose la main sur le guidon», poursuit Kevin Geniets.
Vous avez été opéré pour votre blessure?
Kevin Geniets : Non, je suis allé voir un spécialiste de la main à Paris, qui a opéré Teddy Riner et aussi Arnaud Démare lorsqu’il s’était brisé le scaphoïde. Cet os est compliqué à opérer, car il y a beaucoup de tendons à cet endroit.
Cela m’aurait pris trop de temps, on a décidé que je ne me ferai pas opérer. Du coup, cela me fera six semaines avec une attelle.
Du coup, votre entraînement a été interrompu?
Je suis resté une semaine sans sport, puis j’ai repris avec de la course à pied et du rouleau. À partir de ce vendredi, j’ai repris la route.
On imagine que votre reprise en compétition a été également retardée?
Oui, ma prochaine course sera le Dauphiné (2-9 juin).
Comment vivez-vous ça?
J’aurais bien aimé faire les Ardennaises avec la forme que j’avais au début de saison. Cela a cassé le bon rythme que j’avais. Après, je n’ai encore jamais été blessé durant ma carrière. Il s’agit de ma première blessure, de ma première fracture.
Du coup, je relativise en me disant que ça fait aussi du bien de prendre du recul, de rester à la maison. Je le vis bien…
Surtout si vous avez regardé à la télévision À Travers la Flandre, mercredi, avec toutes ces chutes…
(Il soupire) Bien sûr que j’ai regardé. Cette approche, cette descente, je la connais bien. On tourne à droite, en bas, vers le Kanarieberg. C’est toujours un endroit très dangereux. Si ça tombe, on a un problème.
Avec l’approche du Vieux Quaremont, ce sont les pires endroits de toute la saison. Tout le monde veut être placé, c’est bien le problème.
Je vais m’entraîner tout le mois d’avril à la maison, à Annecy (…) Et en mai, je vais repartir en stage d’altitude
Le dossier des chutes n’est pas nouveau. À votre avis, faut-il prendre des mesures de façon urgente?
C’est compliqué, les chutes peuvent arriver partout. Cette route, mercredi, n’est pas dangereuse en soi, il n’y a pas d’îlots, cela n’empêche pas cette approche du Kanarieberg, en la considérant comme étant très dangereuse.
Peut-être qu’il faut l’éviter, réinventer un autre parcours. C’est une question compliquée, car le danger, il peut être partout.
Le jeune retraité belge Jan Bakelants émettait l’hypothèse que les coureurs puissent porter dans leur maillot une sorte d’airbag miniature pour protéger leur dos…
Après, nous, on sait qu’en disputant les classiques flandriennes, on va prendre beaucoup de risques. Une campagne flandrienne sans aucune chute, cela n’existe pas. Ce sont des courses qui demandent un engagement à 100 %. Si tu ne l’as pas, c’est compliqué.
Je sais qu’il y a des coureurs qui y vont avec la peur, la boule au ventre; cela ne peut pas le faire. Ces courses sont connues pour ce danger. Il y a les chutes, le stress. Tu sais quand tu y vas que ce sera dangereux. Des fois, après des chutes comme ça, tu n’arrives pas à t’endormir. Tu y repenses sans cesse et tu es choqué.
Pour en revenir à vous, vous allez prendre le temps de revenir en forme…
Je vais m’entraîner tout le mois d’avril à la maison à Annecy. Je vais bien travailler. Et en mai, je vais repartir en stage d’altitude (au volcan Teide), histoire de reprendre étape par étape.
Il ne faut pas que j’en fasse trop dans les premières semaines, pour que mes os se ressoudent bien. J’aurai un contrôle dans deux semaines.