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[C’était mieux avant] Peggy Regenwetter : «Chaque titre est beau, mais le premier…»


(photo d'archives)

Entre une qualification pour les JO de Sydney et une rencontre mémorable face à l’Autriche, la multiple championne nationale nous raconte les moments forts de sa carrière.

La joueuse la plus forte contre laquelle vous avez joué ?

Peggy Regenwetter : J’ai joué contre des Chinoises qui étaient toujours les plus fortes, mais je ne saurais pas dire un nom en particulier parce que je n’ai jamais eu le niveau pour battre de telles joueuses.

Votre plus grand exploit ?

Pour moi, c’est surtout au niveau international en double avec Ni Xia Lian où on a fait de superbes résultats. Notamment la médaille (argent) aux championnats d’Europe à Brême en 2000 : en demi-finale, on avait battu Schall et Strruse qui étaient les favorites et n° 5 mondiales. C’était vraiment un exploit et un rêve de gagner une médaille à un championnat d’Europe!

On s’était qualifiées pour les quarts de finale des championnats du monde, c’était un bel exploit aussi! Et il y a un rêve auquel je pense encore souvent quand les filles jouent, par exemple Sarah (De Nutte) et Tessy (Gonderinger), qui se sont battues dernièrement pour une qualification aux JO.

En décembre 1999, on avait réussi à se qualifier pour les JO de Sydney, en Australie. C’était un rêve de pouvoir y participer, mais c’était très dur d’y arriver. Je me souviens du tournoi qualificatif, un tournoi avec beaucoup de pression.

On voulait vraiment se qualifier! Lors du tirage au sort, on voulait absolument éviter une paire russe parce que c’étaient des défenseuses. On était tombées contre cette paire, mais on s’était quand même qualifiées. On avait fait un match de rêve! D’ailleurs, j’ai croisé très fort les doigts pour que les filles réussissent le mois dernier.

C’était vraiment un exploit et un rêve de gagner une médaille à un championnat d’Europe!

Et sur la scène nationale ?

Au niveau national, le plus beau titre je dirais que c’était bien sûr le premier. Chaque titre est beau, mais le premier… Et puis ceux d’après, ce n’était jamais facile parce qu’on attend que tu gagnes et tout le monde veut te battre.

À l’inverse, votre plus grosse déception ?

On était très tristes de perdre en huitièmes de finale aux JO de Sydney. On espérait passer ce tour. Et sinon, il y a des défaites qui sont plus douloureuses que d’autres. De toute façon, on n’aime jamais perdre (elle rit). Mais heureusement, on oublie ça et on garde plutôt les bons souvenirs.

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Votre plus grosse fête ?

On était toujours très sérieuses quand on avait une compétition à préparer, mais après on pouvait bien fêter (elle rit). À Eindhoven quand on s’était qualifiées pour les JO, je ne me souviens plus exactement, mais je crois qu’on était allées au restaurant, dans des bars et discothèques pour danser. Je me souviens aussi d’une victoire importante contre l’Autriche à Steinsel.

J’y pense assez souvent parce que je vais régulièrement regarder le basket dans cette salle puisque mon neveu joue là-bas. Et quand je rentre dans la salle, j’ai ce souvenir : c’était un match très important contre l’Autriche qu’on avait gagné devant une salle pleine et tout le monde avait explosé de joie.

C’est une petite salle donc elle est vite remplie, mais l’ambiance était extraordinaire. Et ensuite, on était parties en Autriche avec beaucoup de supporters luxembourgeois et on avait bien fait la fête (elle rit).

Une joueuse contre laquelle vous n’aimiez pas jouer ?

Je n’aimais pas trop jouer contre les défenseuses, mais il n’y en avait pas beaucoup au Luxembourg. Et sinon, contre Michèle Paler parce que j’ai toujours eu des difficultés contre elle.

On était toujours très sérieuses quand on avait une compétition à préparer, mais après on pouvait bien fêter

Celle que vous avez perdu de vue et que vous aimeriez revoir ?

J’ai pensé à elle il n’y a pas si longtemps, c’est Egle Sadikovic avec qui je jouais à Bascharage. D’ailleurs, ses filles vont jouer ce week-end et je pense qu’on peut les compter parmi les favorites. Ça fait un certain moment que je ne l’ai pas vue.

Je me suis dit qu’il faudrait qu’on se revoie et ce sera peut-être le cas à l’occasion des championnats nationaux. Et je me souviens aussi qu’on a fait de belles fêtes à Bascharage quand on avait gagné le championnat par équipes et la Coupe.

Votre pire blessure ?

Durant toute ma carrière, je n’ai jamais eu de grosses blessures qui m’ont empêchée de m’entraîner et là maintenant je me suis blessée au genou en faisant du ski. Mais bon, il y a plus grave.

Le jour où vous avez décidé d’arrêter votre carrière ?

J’ai arrêté parce qu’à un moment donné, il y a des choses plus importantes dans la vie. Aussi, je trouvais qu’à la fin, je devais m’entraîner vraiment beaucoup sans avoir les résultats que je voulais.

C’était beaucoup d’investissement et je n’avais plus la motivation pour m’entraîner autant. Je travaillais à plein temps et faire le sport à côté, ce n’était pas facile. Comme on dit : il y a un âge pour tout.

Photo : jeff lahr

Après avoir commencé le tennis de table vers ses 9 ans en jouant dans le garage de la maison familiale avec sa sœur et son papa, Peggy Regenwetter «qui perdait tout le temps» a pris, quelque temps plus tard, sa première licence au club de Mondercange qui avait laissé un prospectus dans la boîte aux lettres stipulant qu’il était possible de venir s’entraîner.

Ni une ni deux, elle saute sur l’occasion parce qu’elle voulait «devenir la championne de la famille», plaisante-t-elle. Elle a fait bien mieux que cela puisque par la suite, elle remporta à 14 reprises les championnats nationaux en simple, mais aussi pléthore de titres en double et double mixte.

Sur la scène internationale, elle a notamment pris part à de nombreux championnats du monde, a été finaliste du double avec Ni Xia Lian aux championnats d’Europe en 2000 à Brême et a participé, la même année, aux JO de Sydney avec son acolyte de l’époque.