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Des lapins à foi(n)son


Près de 2000 volailles et lapins ont envahi le hall Victor-Hugo ce week-end, assurant un show très nature.

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Pour amadouer les lapins apeurés par la déferlante de visiteurs qui perturbe leur tranquillité, il faut bien au moins une carotte. (Photos : François Aussems)

Cela fait environ 100 ans que les éleveurs de poules et de lapins du pays se retrouvent régulièrement pour faire leur marché. Ce n’est pourtant que la 37e exposition d’aviculture et de cuniculture, « car il y a moins d’une vingtaine d’années, elle se déroulait tous les cinq ans », explique Pol Schmoetten, président de l’Union des sociétés avicoles du Grand-Duché de Luxembourg (USAL).

Près de 700 volailles ont transformé durant deux jours le hall Victor-Hugo en gigantesque basse-cour. À côté du caquetage infernal et des cocoricos virils, plus de 1 100 lapins ne bronchent pas, tout comme la cinquantaine de cochons d’Inde.

Des exposants de toute la région, – 182 au total – étaient présents, dont 144 du Luxembourg, 32 d’Allemagne et quelques-uns de France et de Belgique. « C’est le plus grand salon avicole de la Grande Région, le principal rendez-vous annuel, assure le président de l’USAL. Si un éleveur ne trouve pas la race qu’il recherche ici, il ne la trouvera nulle part ailleurs. Il y a plus de 100 races différentes. »

Chaque éleveur a sa méthode pour gérer son élevage et donc acheter, ou non, de nouvelles bêtes.

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Chaque éleveur espère trouver la perle rare.

> Le risque d’un nouvel animal dans l’élevage

« Certains essayent d’en acheter le moins possible et préfèrent trouver des animaux qui sont de la même lignée que ceux qu’ils possèdent déjà, poursuit Pol Schmoetten. Ainsi, ils n’ont pas de mauvaises surprises. Car on connaît les gènes des animaux qu’on possède, on sait à quoi va ressembler leur progéniture. Plus on garde la même lignée, plus elle se renforce. Si on introduit un nouvel animal, on prend un risque, car on connaît son apparence extérieure, mais pas ses gènes et cela peut ruiner le travail de plusieurs années de sélection. D’autres éleveurs, au contraire, achètent régulièrement de nouveaux animaux. »

Le nombre d’éleveurs avicoles au Luxembourg n’est pas en voie de disparition, mais tend à diminuer. « Pour pratiquer ce métier, il faut avoir un terrain, des voisins qui acceptent le bruit des poules et du temps. Il faut aussi avoir des personnes qui viennent vous remplacer pour les congés, car il y a cinquante ans, aucun éleveur ne partait en vacances et désormais, tout le monde veut partir. Et les animaux, eux, doivent manger tous les jours. »

Si ce salon est destiné aux professionnels, les visiteurs se distinguent cependant en trois groupes, selon le président : « En premier lieu nous avons les éleveurs qui cherchent des animaux pour leur élevage. Généralement, ils viennent le samedi matin à l’ouverture pour être les premiers. Mais on trouve également de nombreuses familles avec leurs enfants. Ces derniers viennent essentiellement le dimanche après-midi pour que les plus petits puissent voir les animaux. Certains achètent des lapins nains ou des cochons d’Inde. » Le troisième groupe, lui, est plus divers, il s’agit de curieux, de gens du quartier, etc.

Les deux derniers groupes sont loin des préoccupations des éleveurs et s’amusent en observant les animaux. Que ce soit grâce à deux lapins qui tentent de se faire un câlin à travers les grilles, à un lapin nain qui chaparde une brindille de paille à son grand voisin (c’est bien connu : l’herbe est toujours plus verte ailleurs) ou encore à une oie qui attaque les barreaux pour rejoindre sa voisine. Avec les volailles comme avec les lapins, le spectacle est toujours assuré!

De notre journaliste Audrey Libiez