Patrizia van der Weken confie son sentiment à l’issue de ses Mondiaux historiques.
Vous terminez 7e de ces Mondiaux, qu’est-ce que ça fait?
Patrizia van der Weken : C’est vraiment cool! C’est très, très chouette. Une finale mondiale, ce n’est pas rien. C’est énorme si on réfléchit d’où je viens!
Vous avez dû passer par le hot seat pour savoir si vous étiez repêchée en finale. Comment ça s’est passé?
C’était horrible. Les 20 pires minutes de ma vie. J’ai dit à mes parents et à Arnaud (NDLR : Starck, son entraîneur), que j’avais perdu cinq ans de ma vie! Ce n’était pas fun du tout! Après tout ce stress, j’ai un quart d’heure pour me reposer, manger, boire, et ensuite, c’est de nouveau reparti pour s’échauffer.
Tout ça pour un petit centième?
Oui. Pourtant à l’échauffement de ma demie, je sens que ça se passe vraiment, vraiment bien. Je suis contente de sortir et de courir. Je pars mieux sur les dix premiers mètres, mais sur l’accélération, j’ai gâché des centièmes. J’ai senti que Rani (Rosius) était à côté. Ça m’a stressée, je me suis dit que je devais mieux casser, j’ai trop anticipé, et voilà. J’aurais préféré me qualifier avec un gros Q, mais je ne vais pas me plaindre non plus.
Vous étiez confiante sur le fait d’être repêchée?
Quand j’ai vu que j’étais première, je me suis dit que c’était déjà ça. Je savais que la deuxième demi serait vraiment costaude. Mais que si j’étais encore dans les 2 à l’issue, j’avais de bonnes chances de passer en finale. Et quand je vois que je suis qualifiée, c’est une explosion de joie. Un immense soulagement. Avant d’aller à la call room, Arnaud m’avait dit : « Tu fais ce que tu veux, mais tu te qualifies« . Et c’est ce que j’ai fait!
Dans le hot seat, j’ai perdu cinq ans de ma vie!
Comment jugez-vous votre finale?
J’ai l’impression de prendre un bon départ. Sur la deuxième partie de la course, qui est mon point fort, j’essaie d’accélérer, mais sans trop y parvenir. Je ne sais pas pourquoi. J’étais peut-être crispée. Peut-être plus de jus, j’aurais pu faire mieux en étant plus fraîche, mais c’était la même chose pour tout le monde.
Vous auriez signé en début de saison pour un record national en 7″09 et une place de finaliste aux Mondiaux?
Oui. Aucune question à se poser.
Que retenez-vous de cette expérience?
Je n’avais jamais fait une compétition en trois tours en une journée. Je pense que j’ai assez bien géré avec trois chronos solides. Après, pour la première fois en grands championnats, je n’ai pas eu trop de problèmes pour dormir. J’ai moins de problèmes à me concentrer sur l’essentiel. Et ma performance le reflète assez bien. J’aurais pu stresser à mort, mais non, j’ai gardé mon calme et j’ai plutôt bien maîtrisé. Forcément, une place de finaliste, ça peut ouvrir quelques portes. Mais ce n’est pas la priorité non plus. J’ai des personnes qui s’occupent de ça. Pour moi, l’essentiel est de courir vite et de bien faire aux Europe et à Paris.
Maintenant, un peu de repos?
Oui, une semaine où je vais juste faire un peu d’endurance sur le vélo, histoire de ne pas rien faire. Mais j’ai plein de choses à faire, en relation avec le sport. Ensuite, on reprend l’entraînement, on part en stage à Albufeira, puis deux fois à Belek. Je vais faire quelques courses de préparation et, après, ça va enchaîner rapidement avec Rome. En tout cas, j’ai hâte de retourner sur le 100 m!