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[BGL Ligue] El Idrissi, la nouvelle trouvaille de Rosport


(Photo : Victoria Rosport)

C’est porté par un Adham El Idrissi déjà décisif que Rosport, souvent inspiré lors du mercato, défiera Strassen dans le choc des surprises du haut de tableau, dimanche lors de la 19e journée de BGL Ligue.

Si le recrutement devait s’apprendre dans les écoles, alors Rosport ferait un assez bon cas d’étude sur le papier. Non content de multiplier les bons coups estivaux ces dernières années (Jordy Soladio et Mathieu Leroux en 2020, Brian Moding en 2021, Yan Bouché, Sam Crowther et Ernesto Carratala-Jimenez en 2022, Ben Vogel et Andre Redekop en 2023), le Victoria a aussi fait, depuis la nomination comme entraîneur de Martin Forkel en 2022, du mercato hivernal un peu plus que le «marché d’ajustement» auquel beaucoup le réduisent.

Un an après avoir déniché le Batave Oege-Sietse Van Lingen (aujourd’hui au F91), 7 buts et 5 passes décisives entre février et mai 2023, en D4 néerlandaise, c’est sur le banc d’une D2 grecque (le FZ Lozani) que l’actuel 6e de BGL Ligue est allé chercher en janvier son compatriote Adham El Idrissi, 26 ans.

Avec, là encore, un effet immédiat : en quatre matches sous le maillot rosportois, deux entrées puis deux titularisations, le natif d’Amsterdam a déjà planté trois fois. Son premier but a remis le Victoria, alors mené 2-0, sur les rails à Schifflange (2-2, 16e journée), et les deux suivants ont largement contribué à ramener un succès remarqué de Pétange (2-3), dimanche.

Mais comment diable s’y prend Rosport pour dégoter de tels renforts, qui plus est immédiatement performants? À entendre Martin Forkel, la méthode ne repose sur rien de bien révolutionnaire pour un club du Grand-Duché, à savoir le réseau – notamment d’agents – du technicien allemand et de son directeur sportif René Roller, une «communication» nourrie entre les deux hommes, «une structure claire» et le facteur «chance» inhérent à tout transfert.

Un Van Lingen bis à la sauce Ajax

Plus que la chance, ce sont les facultés d’El Idrissi et l’œil de Forkel qui ont fait la différence cet hiver. Proposé par un agent au technicien allemand et testé aux côtés de trois autres attaquants en janvier, le joueur d’origine marocaine, issu du monde pro comme Van Lingen (formé au FC Groningen), mais passé, lui, par la prestigieuse académie de l’Ajax Amsterdam (entre 2005 et janvier 2017) jusqu’en U21 avant que sa carrière ne prenne une tournure plus chaotique*, n’a mis que deux séances à régler la concurrence et convaincre l’entraîneur rosportois qu’il était la perle rare recherchée dans un secteur orphelin, à l’automne, de «Tico» Jimenez (absent de la 11e à la 16e journée incluse) et qui nécessitait «plus d’options».

«Il a tout de suite montré ses qualités. Il est bien formé, techniquement et tactiquement, il a un bon état d’esprit et colle à notre façon de jouer. Il n’est pas grand (1,75 m), ce n’est pas un target player, mais il est rapide et sait se déplacer», décrit Forkel, séduit également par la polyvalence d’un garçon capable d’évoluer sur tout le front de l’attaque et sa compatibilité avec les autres éléments offensifs (Bouché, Redekop, Jimenez, Neves, voire Pato, moins utilisé et en vue que les quatre premiers nommés) de l’effectif du Victoria, opposé dimanche à l’autre surprise du championnat, Strassen, 5e à deux points.

Mais s’il était, pour le peu qu’il jouait (6 apparitions pour 2 titularisations), le plus souvent utilisé «sur un côté dans un 4-4-2» à Kozani, l’ancien international U18 néerlandais devrait occuper une position plus axiale dans le 3-4-3 rosportois «sans véritable ailier», où les couloirs sont tenus par des défenseurs latéraux de formation comme Brandenburger à droite et Albert Ferreira à gauche.

«Je le vois plutôt en 8, 9 ou 10 dans notre système, confie Forkel. Un peu comme Van Lingen.» Au Camping, tout le monde espère que la comparaison vaudra toujours fin mai.

* Après son départ de l’Ajax, El Idrissi a navigué dans les divisions inférieures aux Pays-Bas (D2 et D3) et en Grèce (D2 et D3), connu sept clubs et trois périodes de chômage (de janvier à octobre 2017, de juillet 2019 à janvier 2020 et de juillet 2020 à janvier 2022) et n’est jamais resté plus d’un an dans un club.