La ministre Martine Hansen a participé au Conseil «agriculture et pêche» à Bruxelles. Un rendez-vous placé sous haute tension.
La ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Viticulture, Martine Hansen, a participé au Conseil «agriculture et pêche» qui s’est tenu hier à Bruxelles. Au programme : un premier pas vers la simplification de la politique agricole commune. Des centaines de tracteurs et d’agriculteurs ont convergé vers le quartier européen quadrillé par les forces de l’ordre. Comme le 1er février, la capitale belge a été le théâtre d’une démonstration de force du monde agricole, vent debout contre le «fardeau» réglementaire, la concurrence déloyale d’importations bon marché et la chute des rémunérations.
Les ministres européens ont donc échangé sur des solutions rapides et structurelles à apporter à la PAC en se penchant sur le catalogue de mesures de simplification avancé par la Commission européenne, visant une utilisation plus flexible des terres. Martine Hansen a salué les idées de la Commission européenne, selon un communiqué de ses services. Elle les considère comme un «signal fort envers les agriculteurs», mais elle a insisté sur un allègement des démarches administratives «plus ambitieux pour soulager les agriculteurs et sur une mise en œuvre dans les meilleurs délais».
La ministre luxembourgeoise a proposé de simplifier plus substantiellement les normes, de réduire le nombre de contrôles au strict nécessaire, de supprimer les doubles sanctions et de décréter un moratoire sur toute nouvelle charge administrative liée aux aides découlant de la PAC. En ce qui concerne les règles rigides relatives aux rotations des cultures, la ministre a proposé de les remplacer par la diversification des cultures dans les champs. Pour Martine Hansen, il faudra éviter de devoir adapter le plan stratégique national à travers lequel les États membres implémentent les mesures de la PAC à chaque modification de la législation environnementale et climatique.
Martine Hansen a aussi demandé une cohérence globale au niveau des politiques européennes et une étude d’impact globale de la législation du pacte vert sur le secteur agricole. Selon elle, il faut fixer des objectifs «réalistes» en matière d’environnement et de climat, «car c’est en les mettant en phase que nos agriculteurs pourront relever le défi de produire mieux et d’assurer la sécurité alimentaire de la population européenne».
En outre, Martine Hansen a exigé, à l’instar des autres ministres européens de l’Agriculture, que la part du producteur primaire dans la valeur ajoutée globale de la chaîne alimentaire soit augmentée significativement à moyen terme et à long terme.
La présidence belge doit maintenant organiser sans délai et en collaboration avec la Commission européenne les travaux au niveau des instances préparatoires du Conseil afin de concrétiser la mise en œuvre des propositions avancées lors de ce Conseil important et sous tension. À l’extérieur, les agriculteurs ont manifesté de façon spectaculaire, mais sans blessé ni affrontements violents. Les policiers ont néanmoins dû utiliser des gaz lacrymogènes pour calmer les plus véhéments.
Après la réunion, le ministre belge David Clarinval a lancé : «Ces mesures constitueront le tout premier pas concret pour répondre aux préoccupations, mais ce n’est pas assez». Les États ont donc invité «la Commission à les compléter rapidement par de nouvelles mesures plus ambitieuses».