COUPE DU MONDE À NAPIER Après une erreur tactique en natation et à court d’entraînement pour suivre en vélo et course à pied, Gregor Payet s’est classé 32e en Nouvelle-Zélande.
C’est à l’autre bout de la planète, en Nouvelle-Zélande, que Gregor Payet avait décidé d’effectuer une rentrée anticipée dans cette année olympique si importante pour lui. En effet, il est objectivement le seul triathlète luxembourgeois masculin à avoir encore une chance d’attraper un spot pour Paris. Et c’est donc avec l’idée de profiter de la distance et, peut-être, d’un plateau un peu moins relevé que ne le seront les prochaines manches que lui et le DTN Thomas Andreos ont donc opté pour la solution Napier.
Pour être rentable, voire très rentable, l’objectif était fixé à un top 20, voire même un top 15. Malheureusement, les choses ne vont pas exactement se passer comme il l’espérait : «Rien ne s’est déroulé comme prévu», résume Thomas Andreos. Tout est – mal – parti dès la natation : «Au départ, il s’était placé complètement sur un côté. L’idée était de s’extraire de la masse et des bagarres habituelles. Le problème est que les nageurs qui étaient avec lui sont partis complètement de travers et ont rallongé énormément la distance. Malgré tout, on est plutôt content de la natation de Gregor, même s’il sort assez loin. S’il avait nagé droit, il aurait été bien», explique le technicien. Il sort de l’eau avec près de deux minutes de retard sur les meilleurs nageurs. Et intègre un troisième groupe à vélo dans lequel figure notamment le local de l’étape et grand favori Hayden Wilde, l’un des meilleurs triathlètes au monde.
«Il a dû puiser dans ses réserves sur le vélo»
Le groupe travaille bien si bien qu’il rejoint la seconde transition avec une trentaine de secondes de retard sur les meilleurs. Tout se joue donc en course à pied. Alors que la fusée Hayden Wilde remonte un à un la plupart de ses concurrents pour échouer finalement deuxième à 6 secondes de l’Australien Callum McClusky, Gregor Payet est logiquement à la peine, bouclant ses 5 km en 15’46″, contre 13’52″ pour la météorite kiwi. Il termine sa première course de la saison à la 32e place, à 2’04″ du vainqueur.
«On hésitait à venir ici à cause du retard pris dans la préparation cet hiver (NDLR : Gregor Payet a subi une petite blessure). Mais les dernières séances étaient correctes. En plus, Gregor a toujours du mal lors des premières courses de la saison. Il lui faut quelques courses pour qu’il se mette dans le rythme», analyse encore Thomas Andreos. Et d’ajouter : «Le vélo a laissé des traces importantes, du fait du manque de séries à l’entraînement. Il a dû puiser dans ses réserves sur le vélo. Et en course à pied, il avait quelques crampes. C’est le même problème qu’en vélo. Le manque de séries cet hiver s’est ressenti.»
Il reprend provisoirement un spot olympique
Confirmation du principal intéressé : «C’était compliqué. Je savais que ce serait très dur pour la première course de la saison, car on est vraiment tôt. On s’est bien entraînés, mais on n’a pas encore fait trop d’allures spécifiques de course. En plus, j’étais mal placé en natation, c’est plutôt une faute tactique qui ne montre pas le bon travail que j’ai effectué ces derniers temps dans cette discipline. Ça, plus le fait qu’on est au début de la saison, donne ce résultat. Au moins, on sait où il faut travailler.»
Thomas Andreos retient tout de même du positif : «Certes, on est loin de l’objectif fixé, à savoir un top 20. Mais c’est positif, car Gregor est plus à l’aise dans l’eau, qui est son point faible actuellement. Pour le vélo et la course à pied, on va passer la surmultipliée dans les prochaines semaines en vue de la Coupe du monde de Hong Kong.» En effet, il ne tentera pas de rentrer dans la start list pour la WTCS d’Abou Dhabi, dans deux semaines, qui marquera le début de saison de Jeanne Lehair.
Il y a également une autre bonne nouvelle : avec ce résultat, Gregor Payet reprend une place olympique provisoire. En effet, même s’il ne marque aucun point, il bénéfie de la mésaventure d’un Espagnol. Pour avoir le droit d’aligner trois triathlètes, une nation doit avoir ses trois représentants dans le top 30. Or Sergio Baxter, actuellement blessé, n’a pas pu défendre ses chances. Et il va se faire doubler par deux autres concurrents qui vont le sortir de ce top 30. Comme Gregor Payet était premier réserve, c’est lui qui prend mathématiquement – mais également très provisoirement – ce dernier spot olympique.
De quoi lui donner du baume au cœur pour la suite. On le rappelle, il a jusqu’à la WTCS de Cagliari, le 25 mai, pour engranger des points en vue d’une qualification pour Paris.