CHAMPIONNATS DU MONDE À DOHA Rémi Fabiani a bouclé ses Mondiaux par un 50 m nage libre frustrant, conclu en 22″55. Loin de ce qu’il espérait.
C’était le grand jour pour Rémi Fabiani. Le dernier représentant luxembourgeois encore en lice dans ces Mondiaux se présentait, vendredi matin, au départ de «sa» course : le 50 m nage libre. Avec un record en 22″09 alors que le minimum olympique est fixé à 21″96, le graal parisien est à portée de mouvements de bras pour le jeune homme de 22 ans. Qui ne s’interdisait rien : «L’idéal serait de nager deux fois. Je suis toujours plus rapide l’après-midi que le matin. Pour y arriver, il faudrait que je sois aux alentours de mon meilleur temps, mais on ne sait jamais. En 50 m, tout peut se passer», expliquait-il avant cette journée cruciale.
Effectivement, tout pouvait se passer. Et malheureusement, ça ne s’est pas passé comme il l’aurait souhaité. En effet, il doit se contenter d’un 22″55, synonyme de 35e place sur 110 concurrents. Bien loin de la tant espérée 16e position, qui lui aurait ouvert les portes d’une demi-finale, le soir même. Pour y parvenir, il lui aurait fallu nager 22″12, soit tout près de son superbe record national.
Le rêve sera de courte durée
On sent donc la déception dans sa bouche quand il revient sur sa course : «Durant ces trois derniers jours (NDLR : depuis son entrée en lice sur le 100 m dos, lundi), ça s’est plutôt bien passé. J’ai bien récupéré. Pour l’Euro Meet, on avait fait deux jours de repos. Cette fois, on en a rajouté un. Je me sentais vraiment rapide et explosif, ce qui était bien», explique-t-il. Confirmation auprès de Christophe Audot, le DTN, présent sur place : «Ces trois derniers jours, on a vu revenir de l’explosivité et de la vitesse. Alors, on se prend à rêver.»
Mais le rêve sera de courte durée : «On nage les matins et, pour moi, c’est toujours compliqué. Je suis meilleur dans la répétition. L’idée était de bien se placer dans la série et de voir ce qu’il en était.» Et de détailler sa course : «Je ne pars pas très vite aux premiers 25 m, même si c’étaient 25 m de qualité. Et dans la deuxième partie de la course, je pense que je perds un peu l’appui par rapport aux autres nageurs, chose dont je n’ai pas trop l’habitude. Mais qu’on peut travailler.»
Et c’est surtout sa fin de course qui le pénalise. «Sur les 15 derniers mètres, il concède beaucoup de temps. On va analyser tout cela d’un point de vue technique. L’arrivée n’est pas bonne, mais il y a une forte décélération. Ce n’est peut-être que la conséquence de la décélération aussi», suggère le technicien.
«Une arrivée de m…»
Le principal intéressé, qui n’est pas du genre à avoir sa langue dans la poche, est plus cash : «Je fais une arrivée de merde! Sur les 15 derniers mètres, je manque d’accroche, je patine un peu. Je ne sais pas encore pourquoi ni où ça se situe dans le mouvement, si c’est à l’avant ou au milieu. Mais on a des solutions pour remédier à cela. Ensuite, aux 47 m, je suis au même niveau que celui qui nage en 22″20 et je perds trois dixièmes. Je glisse, je fais une erreur, et voilà, ça va très vite. Je dois vraiment être plus concentré sur les arrivées», note encore Rémi Fabiani.
Qui ne veut pas pour autant tout jeter : «C’est dommage, car je pense que j’étais sur les bases de ce que je voulais nager, soit 22″2, 22″3, voire 22″1 si tout se passait parfaitement. Maintenant, je vois ce 50 m comme meilleur qu’à l’Euro Meet malgré la déception. Je pense que j’ai fait 35 m plus complets. Si c’est comme cela à chaque compétition, d’ici un mois, j’aurai un 50 m entier. On verra bien. Maintenant, j’ai hâte de rentrer. De reprendre l’entraînement. On essaie d’aller de l’avant.»
«On a hâte d’être au CIJ Meet», ajoute Christophe Audot, faisant référence au prochain rendez-vous pour Rémi Fabiani ou Julien Henx, notamment, dans deux semaines.