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[Athlétisme] Sans stress à la maison


Vera Hoffmann, qui vit une saison hivernale compliquée, espère retrouver le sourire à l’occasion de ces championnats. (photo Luis Mangorrinha)

CHAMPIONNATS NATIONAUX À LA COQUE La plupart des meilleurs athlètes luxembourgeois vont effectuer une ultime sortie à domicile. Sans trop de pression.

C’est dimanche que s’achève la saison indoor au Luxembourg. Comme le veut la tradition, c’est par les championnats nationaux que sera tiré le rideau de l’exercice 2023/2024. Avec, au départ, la plupart des ténors de l’athlé grand-ducal.

Pour eux, les championnats sont souvent surtout un moyen de faire plaisir au public, qui n’a pas si souvent l’occasion de les voir à l’œuvre. Et parfois, ce rendez-vous réserve de très bonnes surprises. Voire un billet pour l’ultime échéance en salle de la saison, en l’occurrence, cette année, les championnats du monde, qui se tiendront à Glasgow dans deux semaines.

Mais cette année, ça ne sera pas le cas. En effet, ceux qui doivent aller à Glasgow ont déjà leur billet en poche, ou pratiquement. C’est bien sûr le cas du chef de file de l’athlé luxembourgeois, Patrizia Van der Weken. Qualifiée depuis belle lurette pour tous les gros championnats de l’année avec, bien sûr, en point d’orgue les JO de Paris, la sprinteuse ettelbruckoise n’en a pas moins démontré que, même si le 60 m n’est pas sa tasse de thé, elle est tout de même capable d’avaler la distance à une vitesse supersonique, comme elle l’avait fait au CMCM en s’imposant en 7″09, qui était, à l’époque, la meilleure performance mondiale de l’année.

Dimanche, elle se servira surtout de ses courses comme d’un moyen d’effectuer quelques derniers réglages. Elle l’a dit et répété depuis le début de l’hiver, l’objectif est d’être prête quand il le faudra, c’est-à-dire aux Mondiaux en Écosse. En revanche, Arnaud Starck, son entraîneur, ne s’interdit pas de voir sa protégée aller chercher son record du 200 m (23″96).

Pas inquiète outre mesure

Elle n’a pas son billet pour Glasgow, en tout cas pas officiellement, puisque Vera Hoffmann, c’est d’elle dont il s’agit, n’occupe que le 33e rang de la simulation «Road to Glasgow» alors qu’elles ne sont que 30 à être qualifiées pour le plus grand rendez-vous de l’hiver : «Mais j’ai entendu que plusieurs filles ont dit qu’elles n’iraient pas, donc ça devrait passer», confie la mileuse luxembourgeoise. Qui, contrairement à l’hiver dernier, n’a pas vraiment encore trouvé la bonne carburation.

Malgré des résultats clairement en demi-teinte par rapport à ce qu’elle avait produit en 2023, elle ne s’inquiète pas outre-mesure : «Forcément, c’est frustrant, je ne comprends pas vraiment d’où vient le problème, hormis le fait que j’étais malade (NDLR : après son retour du Kazakhstan où elle avait fait une rentrée prévue à la dernière minute à l’issue d’un stage de cinq semaines en Afrique du Sud). Maintenant, à l’entraînement, je me sens normale. Parfois, ça prend juste un peu plus de temps, donc je ne m’inquiète pas encore.»

Après un mile à Astana (4’35″79) qui s’était résumé à deux courses en une avec, d’un côté, les Africaines avec un lièvre et, de l’autre, les Européennes sans lièvre, elle avait ensuite couru un 1 500 m à Miramas (4’15″59) – «J’étais trop défensive» – avant un dernier test à Lyon, la semaine dernière (4’18″46) : «J’étais motivée. Bob (NDLR : Bertemes, son coach et compagnon) m’avait dit d’essayer. Je n’avais pas grand-chose à perdre. J’ai essayé de suivre le lièvre, mais à partir de 800-1 000 m, j’ai compris que ça allait être encore très long. Je n’avais pas le kick nécessaire.»

On l’aura compris, ce n’est pas dans les meilleures dispositions qu’elle va disputer les championnats. Qui, de toute façon, ne lui serviront pas à grand-chose sur le plan de la qualification pour Glasgow : «Les championnats ne rapportent pas beaucoup de points, car c’est une catégorie D. Pour améliorer mes points, je devrais courir 4’10″. Seule, à la Coque, ce n’est pas possible.»

Savoureux affrontement Hoffmann-Mathias sur 800 m

Vera Hoffmann n’a jamais caché que ses objectifs l’emmènent surtout vers cet été. Et pour l’heure, elle est dans le bon wagon, tant pour les championnats d’Europe de Rome (25e sur 30 qualifiées) que pour les JO (39e sur 45). Quant à Glasgow ? «Ça n’a jamais été un objectif. Maintenant, si je suis qualifiée, j’y vais. Sinon, ce n’est pas une catastrophe totale. Je me concentrerai sur la préparation de la saison outdoor.»

Dimanche, on la retrouvera sur sa distance de prédilection bien sûr, mais également sur le 800 m. Et il s’agira sans aucun doute de la course la plus excitante de ces championnats, puisqu’elle mettra aux prises deux cadors de l’athlé grand-ducal : Vera Hoffmann et, bien sûr, Charline Mathias. Auteur d’un début de saison tonitruant avec un nouveau record national (2’03″80) à la Coque, cette dernière avait enchaîné avec une très bonne course à Metz (2’04″01) et une dernière correcte, la semaine dernière, à Lyon. L’opposition s’annonce savoureuse : «Charline a prévu un lièvre sur sa course. Ma tactique sera simple : essayer de m’accrocher le plus possible à elle», sourit Vera Hoffmann.

Lui a son billet pour Glasgow. Mais Charel Grethen a décidé de ne pas y aller. Le miler luxembourgeois se concentre lui aussi sur l’été et avait annoncé dès le début qu’il n’irait pas en Écosse. On le retrouvera au départ du 3 000 m. Peut-être l’occasion, pour lui, d’aller chercher son record national (7’43″00).

Sur les haies, pas de Victoria Rausch, qui a décidé d’aller chercher des points en plein air aux antipodes. Et chez les messieurs, on suivra avec attention François Grailet. Le recordman national est à la peine cette saison (meilleur temps en 7″94 alors que son record est de 7″73), à l’image de sa dernière sortie à Metz, il y a deux semaines (8″10 et 8″07).

Bob Bertemes, toujours très fort à domicile, pourrait encore une fois faire des merveilles.

Dans les concours, tous les regards seront forcément tournés vers Bob Bertemes. On sait à quel point le colosse de Mannheim se sent à l’aise à la maison. Au CMCM, pour sa rentrée, il avait signé ce qui était, à l’époque, la meilleure perf mondiale de la saison (21,71 m) et s’était qualifié pour les JO de Paris et tout le monde se rappelle son incroyable jet il y a exactement un an, aux championnats nationaux, où il avait propulsé son poids à 21,93 m. On peut s’attendre encore une fois à une énorme performance pour le lanceur de Belvaux, qui reste sur un solide concours à Liévin (21,01 m) et dont les championnats doivent lui servir de tremplin pour Glasgow, son gros objectif de l’hiver.

Début des festivités à 13 h, la dernière course, le 3 000 m, est programmée à 17 h 25.

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