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Enseignement supérieur : l’OGBL cherche les solutions


(Photo d'illustration : Tania Feller).

Une délégation de l’OGBL a été reçue par la ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, Stéphanie Obertin, pour améliorer les conditions de travail du secteur.

Les défis de l’enseignement supérieur sont nombreux au Luxembourg. Reste à savoir si les moyens prévus par le nouveau gouvernement correspondent à la réalité des enjeux actuels et à venir. Sur ce sujet, l’OGBL est inquiet et une délégation du département Enseignement et Recherche a rencontré la ministre Stéphanie Obertin pour aborder cette thématique. La délégation syndicale était composée de secrétaires de négociation et de délégués de l’université du Luxembourg et des centres de recherche publics. Elle a mis, lors de la discussion, l’accent sur les enjeux liés aux conditions de travail et de rémunérations du personnel du secteur. Pour l’OGBL, ce thème est crucial. Il ne figure pourtant plus dans le nouvel accord de coalition du gouvernement entrant. L’objectif est de lutter contre la précarité des chercheurs.

Devant la nouvelle ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur, les représentants de l’OGBL se sont inquiétés de ce recul et se sont interrogés «sur la volonté du gouvernement de mettre tout en œuvre pour soutenir les métiers de l’enseignement supérieur et de la recherche». L’OGBL craint une perte grandissante de l’attractivité de la recherche luxembourgeoise. Pourtant, le syndicat explique qu’il a fait feu de tout bois pour améliorer les choses ces dernières années. Désormais, la quasi-totalité du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche publics est couverte par des conventions collectives. Le syndicat souligne néanmoins que «ces conventions ne permettent pas de rattraper l’écart salarial avec la fonction publique ou même avec les personnels des hôpitaux dont les grilles de salaires dans les conventions collectives respectives (FHL et SAS) prévoient un parallélisme avec celles de la fonction publique». Conséquence : «la marge de manœuvre dans le cadre des négociations des différentes conventions collectives du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche est de plus en plus restreinte du fait que la dotation de l’État n’est pas adaptée à l’inflation».

Trop de pression sur les chercheurs

Les représentants du ministère ont rappelé la volonté du gouvernement de maintenir un haut niveau d’investissement dans le secteur, tout en rappelant que le Luxembourg reste un pays très attractif pour les travailleurs internationaux, y compris les chercheurs, selon le communiqué de presse du syndicat. Ils n’ont pas exclu une révision à la hausse des dotations budgétaires dans le cadre des prochaines conventions pluriannuelles, a ajouté le texte. Mais le monde de la recherche souffre toujours, selon l’OGBL, d’une part de CDD qui reste très élevée, souvent sans perspective d’accéder à un contrat permanent. À cela s’ajoute les coûts exorbitants des logements au Luxembourg. Les chercheurs internationaux qui viennent au Luxembourg font donc face à «un grand problème de précarité». Le syndicat encourage ainsi le ministère à tenir compte de ces éléments afin de lutter contre ces phénomènes qui s’accentuent.

Charge de travail grandissante, pression de la performance… l’OGBL a aussi fait remonter au ministère le ressenti des enseignants, des chercheurs et des personnels de support. Les représentants du ministère ont répondu en exprimant leur volonté de revoir les indicateurs du contrat de performance. L’accent sera mis sur l’impact socio-économique durable de la recherche et pas uniquement sur le nombre de publications rédigées ou de brevets déposés selon eux. L’OGBL a salué la position du ministère et a par ailleurs rappelé lors de cet échange que les délégations du personnel devraient être consultées par les directions des instituts en amont de la négociation de la convention pluriannuelle avec le ministère, étant donné que ces indicateurs ont un impact direct sur les conditions de travail du personnel.

L’OGBL a également abordé la question du développement des infrastructures, et notamment l’absence d’indications dans l’accord de coalition sur le regroupement du LIH dans un seul bâtiment. Les représentants du ministère ont affirmé que ce projet est toujours en cours et devrait être réalisé à l’horizon 2030. D’autres demandes ont été évoquées lors de la réunion : les limitations persistantes en matière d’accès au télétravail – le nouvel accord-cadre européen n’étant pas appliqué dans le secteur – la question du statut des chercheurs sans doctorat à l’université, l’impact de l’intelligence artificielle sur les conditions de travail, ou encore l’adaptation des indemnités pour les vacataires de l’université qui n’ont pas été adaptées à l’inflation depuis plus de 10 ans.