En un hiver, le champion en titre a, pour des raisons voulues et non voulues, dû relooker toute sa colonne vertébrale.
Roland Vrabec a fait silence dans l’invraisemblable boucan qui a accompagné la dernière semaine de trêve de son Swift. Le technicien allemand a bien précisé qu’il ne parlerait que du terrain et pas du reste. Le reste, pourtant, va avoir un impact démentiel sur son travail de ces trois prochains mois et il a dû le mesurer en seulement 96 h : son capitaine et son vice-capitaine ont été envoyés dans le loft, où ils vont attendre la fin de saison, après une grève orchestrée lors du dernier amical de l’hiver contre Mondorf.
Que lui reste-t-il sous la main pour reprendre cinq points à un Differdange férocement en ordre de bataille, et même dépasser le Progrès, remonté comme un coucou? Plus de Dominik Stolz devant. Son meilleur buteur (9 réalisations) était aussi son joueur le plus utilisé cette saison. Pas de bol. Plus de Clément Couturier dans l’entrejeu non plus. Son récupérateur-harceleur-relanceur était le deuxième élément le plus souvent présent sur le terrain. Lui aussi a été pointé du doigt par sa direction comme élément indésirable.
Il y a ainsi des conséquences directes : la perte sèche d’une expérience folle. Et indirectes : il va falloir trouver des remplaçants. Techniques et… moraux.
Qui trouvera-t-on en pointe ?
Et cela commence par les bases arrières, puisque l’un des «capitanables» les plus évidents désormais s’appelle Jerry Prempeh, qui pourtant traverse pour le moment une saison fade à seulement six apparitions en BGL Ligue. Cette crise ouverte avec deux de ses anciens coéquipiers au F91 pourrait-elle, au-delà de ses indéniables qualités footballistiques, le ramener dans le jeu pour qu’il porte le brassard et dirige la manœuvre? Devant lui, en tout cas, il risque bien de retrouver Malek Baayou. L’international tunisien est enfin qualifié et devant la défense, il y a désormais une place à prendre aux côtés de Charles Morren. Même capillarité que Couturier, même âge, pas le même standing : l’ancien joueur de Hambourg, Karlsruhe, Saint-Gall… a un CV encore plus long que l’homme qu’il va remplacer et une faim évidente de retrouver le terrain après des mois à s’asseoir en tribunes en l’absence de papiers.
Et où s’installera Raphael Holzhauser? À quel étage supérieur de la fusée? L’Autrichien n’arrive pas pour jouer en pointe, mais a priori plutôt pour faire le n° 10 ou le n° 9 et demi. C’est-à-dire une chasse qu’on croyait gardée pour Dejvid Sinani en début de saison. L’ex de Stuttgart, d’Augsbourg, de l’Austria Vienne, de Louvain… semble tout désigné pour être le relais vers l’avant. Mais pour amener le ballon à qui? À Yoane Lasme, la recrue du Paris Atlético? À Maurice Deville, qui a une belle cote auprès de son coach, qui apprécie son style? De toute façon, cela sent également le renouvellement en pointe. Et dans cette surface-là aussi, il faudra que ça marche pour repartir du bon pied avec une nouvelle épine dorsale.