Revenue des États-Unis avec un titre en poche, Mandy Minella confie, à bientôt 30 ans, ne pas vouloir encore raccrocher.
Toute en fluo, haut orange, short jaune, Mandy Minella a pris ses marques hier à Kockelscheuer, en tapant des balles une heure durant face à la Française invitée-surprise du BGL Open, Tessah Andrianjafitrimo, 17ans et 540e mondiale. Elle va avoir le temps de préparer son match du 1er tour prévu mercredi face à Jelena Jankovic, qui vient de remporter le tournoi de Hong Kong.
Dans quel état d’esprit êtes-vous avant le BGL Open ?
Mandy Minella : C’est toujours un peu spécial de jouer ici, je n’ai pas l’habitude d’avoir des tournois à la maison. C’est un stress différent. J’ai fait une belle tournée en Amérique. J’ai réintégré le top 200 (elle sourit). Je suis vraiment super contente de finir la saison comme ça.
Votre victoire à Kirkland change-t-elle quelque chose ?
Je suis plus relax, oui. Mais ça ne change rien aux choses que j’ai envie de montrer lorsque je joue ici, et au stress que ça engendre.
Avez-vous senti une amélioration dans votre jeu ces dernières semaines ?
Ça fait un moment que je rejoue bien. Depuis le milieu de l’année, après Wimbledon, je sens que ça revient. Avec la confiance, mon jeu se remet en place. On fait de meilleurs choix à certains moments du match, ça vient plus naturellement.
Vous n’avez plus affronté une joueuse classée parmi les 25 meilleures du monde depuis Roland-Garros, l’an dernier. Il s’agissait de Lucie Safarova. Ici, vous allez rencontrer Jelena Jankovic, n° 24, au 1er tour. Qu’est-ce que cela vous fait ?
Il va falloir que je joue mon meilleur tennis pour la battre, c’est sûr. J’ai déjà battu des filles du top 30. Après, Jankovic, c’est une ancienne n° 1 mondiale. Elle vient de remporter deux tournois en Asie (NDLR : Hong Kong hier, Guangzhou en septembre). Mon petit avantage, peut-être, c’est qu’elle soit encore fatiguée. C’est un gros calibre. Mais j’ai déjà joué tous les Grand Chelem, joué sur les plus grands courts, joué des filles de ce niveau-là. Je ne me pose plus les questions que je me posais avant.
Pourquoi avoir choisi de faire une tournée de deux mois et demi en Amérique ?
Ce n’est pas habituel, mais j’avais envie de la faire. Je suis quand même revenue vite fait après l’US Open. J’aime beaucoup jouer aux États-Unis, je joue souvent bien là-bas. L’an dernier, comme j’étais blessée, je n’avais pas pu la faire. En l’occurence, ça a plutôt bien marché pour moi.
La saison dernière, vous disiez vouloir jouer au tennis au moins jusqu’aux JO de Rio. Visiblement, vous êtes déterminée à rempiler pour une saison entière l’an prochain.
Oui, je suis encore très passionnée. Je me sens encore à la hauteur. J’ai toujours dans l’idée de réintégrer le top 100. J’en suis capable, j’étais deux, trois saisons à ce niveau-là. Je veux juste ne pas me crisper, parce que le chiffre qui apparaît devant mon nom ne me convient pas. Je n’ai pas envie de ruiner un métier que j’aime juste à cause de ça. Il va falloir que je continue d’être positive.
Pensez-vous pouvoir aller à Rio ?
Il faut être dans les 56 premières joueuses au classement WTA, en mai. Je sais que ça va être très difficile, mais j’ai envie d’y croire. Si je « pète » (sic) un ou deux tournois, je peux progresser au classement d’un coup. Je n’aurai rien à défendre d’ici là, puisque j’ai vraiment mal joué au début de l’année. À côté de ça, il existe une possibilité de jouer le double mixte là-bas. Pourquoi pas avec Gilles (NDLR : Muller)? Il va falloir que je m’informe. Lui est partant.
Où en est votre réflexion concernant le double? Vous ne jouez plus avec Mona Barthel depuis cet été, vous avez testé plusieurs partenaires depuis, notamment la Française Stéphanie Foretz, avec laquelle vous vous êtes imposée à Kirkland.
On donne toujours la priorité au simple. Si ma partenaire et moi ne sommes pas toujours sur les mêmes tournois, ce sera dur de former une paire fixe. J’aimerais bien ne pas changer toutes les semaines, mais pour l’instant, je n’ai pas le choix. Peut-être que je rejouerai ponctuellement avec Mona et avec Stéphanie.
Vous êtes dans l’ombre médiatique de Gilles Muller depuis un an et demi. Comment le vivez-vous ?
Je n’ai aucun problème avec ça. Je suis super contente pour Gilles, s’il réussit sa carrière. Moi, je veux juste jouer au tennis. Être ou ne pas être en première page du journal, ce n’est pas ça qui m’intéresse.
Entretien avec notre journaliste Raphaël Ferber