Les transports en commun municipaux de la quasi-totalité de l’Allemagne sont appelés à la grève vendredi, a annoncé lundi le syndicat allemand des services, chargé du secteur, exigeant de meilleurs salaires et conditions de travail.
« Nous ferons grève dans toutes les régions, à l’exception de la Bavière (NDLR : sud) », a annoncé Christine Behle, vice-présidente adjointe du syndicat Verdi, lors d’une conférence de presse.
Plus de « 90 000 salariés » de « 132 entreprises locales » gérant des bus, des tramways et des métros dans « 81 villes et 42 cantons » seront appelés à cesser le travail, a-t-elle précisé. Les trains longue distance et régionaux exploités par la Deutsche Bahn ne sont en revanche pas concernés par ce mouvement social.
Le syndicat Verdi mène actuellement des négociations de branche avec les représentants des employeurs du secteur des transports publics, qui englobent les salaires et les conditions de travail.
Les représentants des salariés demandent des « conditions de travail plus attrayantes », alors que le secteur fait face à un « manque considérable de personnel dans de nombreuses entreprises », a déclaré Christine Behle.
Réduction de travail
Verdi appelle notamment à « une réduction du temps de travail hebdomadaire, avec une compensation salariale complète », appelant notamment à « une semaine de 35 heures » pour les salariés du secteur. Cette exigence est pour l’instant refusée par les représentants des employeurs.
Cette annonce intervient quelques jours après une grève des conducteurs de trains qui a paralysé le pays la semaine dernière. Leur syndicat (GDL) réclamait lui aussi un passage à la semaine de 35 heures sur quatre jours, contre 38 heures hebdomadaires actuellement, ainsi que des hausses de salaires pour compenser l’inflation.
La grève s’est toutefois arrêtée plus tôt que prévu, patronat et syndicat ayant décidé de reprendre les négociations.
L’Allemagne, réputée pour la qualité du dialogue social, voit se multiplier des conflits sociaux. D’importantes branches professionnelles de l’industrie et des services ont mené des négociations salariales tendues dans un contexte d’inflation grignotant le pouvoir d’achat des salariés.
Ces mouvements sociaux fragilisent aussi la coalition gouvernementale du chancelier social-démocrate Olaf Scholz, aux prises avec une impopularité record.