Réunies lundi à Belval, les villes du sud du Luxembourg, regroupées dans le syndicat Pro-Sud, ont précisé leur candidature à la capitale européenne de la culture 2022. Esch-sur-Alzette portera le dossier de candidature, mais de façon «administrative». C’est bien une région,de Käerjeng à Bettembourg et de Pétange à Dudelange, qui postule.
Les élus du syndicat Pro-Sud, réunis en assemblée lundi matin, ont eu l’occasion de revenir sur une annonce retentissante : le sud du Luxembourg se porte candidat au titre de capitale européenne de la culture, en 2022. L’information avait été lâchée en juillet. Lundi, il s’agissait d’affiner le trait. Dan Biancalana, bourgmestre de Dudelange et président de Pro-Sud, a d’emblée rappelé une date butoir : « Le dossier doit être déposé en mai 2016. Selon les bruits de couloir qui nous reviennent, aucune autre région luxembourgeoise ne se porte candidate pour le moment. Ce n’est pas une raison pour perdre du temps. » Il n’y aura qu’une place par pays désigné (la Lituanie a également son ticket pour 2022).
«Pas que la thématique du fer»
Avec cette candidature, qui a pu surprendre dans un premier temps, le sud du Luxembourg entend montrer à toute l’Europe l’ampleur de sa reconversion postindustrielle. Le thème de la candidature a d’ailleurs fait débat dès hier. Faut-il se présenter sous la bannière du pays du fer? Du pays des trois frontières? D’une région en pleine mutation? « Un peu de tout, sourit Dan Biancalana. Nous avons une histoire et un avenir. C’est notre culture au sens large que nous voulons mettre en valeur, autant par la sidérurgie que par nos pôles d’innovation technologique. »
À ce titre, il a été convenu que toutes les communes du Sud devraient se reconnaître dans la candidature, donc dans les activités culturelles proposées. « Nous pensons notamment à Bettembourg et Käerjeng, les deux communes de Pro-Sud qui n’ont pas de passé commun avec le pays de la minette (NDLR : du « fer » luxembourgeois), insiste Dan Biancalana. C’est pour cela que nous parlons d’identité au sens large, dans son actualité, pas dans son seul passé. » D’un point de vue administratif, c’est Esch-sur-Alzette qui portera le dossier. En proposant une région entière, le syndicat Pro-Sud innove. « Dans les statuts de candidature, c’est une commune qui est désignée , souligne Henri Hinterscheid, échevin à Esch-sur-Alzette. Mais concrètement, c’est bien une « région européenne de la culture » que nous visons. »
Candidature «vraiment» commune
Un comité de pilotage réunissant les décideurs culturels et politiques de chacune des onze communes du Sud va d’ailleurs être mis sur pied. « Il faut un dossier cohérent avec des propositions qui tiennent la route! », exhorte Henri Hinterscheid. En parlant de cohérence, l’idée d’associer d’anciens territoires du pays du fer français (bassin de Longwy, bassin de l’Alzette, vallée de la Fensch) tient-elle encore? Dan Biancalana explique : « Pour le moment, nous sommes dans la phase de construction d’un dossier national suffisamment séduisant pour emporter un large consensus (NDLR : même si c’est au tour du Luxembourg en 2022, l’UE peut théoriquement refuser le dossier). Par la suite, nous proposerons des options d’association avec des partenaires transfrontaliers. »
Hubert Gamelon