Le Cercle des ONG de développement rappelle que seuls 27% de la population mondiale a actuellement accès à des régimes complets et efficaces de sécurité sociale, et milite pour une protection universelle.
Le Cercle ONG veillera à ce que les engagements pris dans le cadre de l’Agenda 2030 des Nations unies se concrétisent en matière de protection sociale, d’ici quinze ans.
Le sommet des Nations unies sur le développement durable, qui s’est tenu du 25 au 27 septembre, a vu les 193 États membres de l’organisation internationale adopter 17 objectifs de développement durable, dans le cadre de l’Agenda 2030.
Or, il apparaît que cinq des 17 objectifs de la feuille de route concernent la couverture sociale, à des degrés divers. L’occasion pour le Cercle de rappeler que la protection sociale est presque un luxe sur la planète. «Le pourcentage de la population mondiale ayant effectivement accès à une protection sociale s’élève à 27 %. Cela signifie donc que les 73 % restants ne bénéficient que d’une couverture partielle ou ne sont pas couverts du tout», indique le chef de projets de l’ONG de l’OGBL et président du Cercle de coopération, Armand Drews. Ce dernier estime par ailleurs que ce déséquilibre s’avère clairement constituer «un obstacle au développement économique et social» et que ces inégalités vont également à l’encontre du droit international. La protection sociale est, en effet, reconnue dans différents textes juridiques, telle que la Déclaration universelle des droits de l’homme. Face à cette situation, le Cercle milite «pour que tout le monde puisse bénéficier, à l’horizon 2030, d’une protection sociale».
Dans ce cadre, le Cercle des ONG a rappelé que le défi est multiple et qu’il ne touche pas forcément les seuls pays désignés par l’acronyme «PMA», c’est-à-dire les «pays les moins avancés». En effet, si ces derniers sont évidemment les plus touchés, une majorité de leurs populations devant avoir recours à des systèmes traditionnels de solidarité, on aurait tendance à se désinvestir des systèmes de protection sociale publics dans de nombreux pays développés, constate le Cercle des ONG.
Le clivage «Nord-Sud» est obsolète
Cela dit, le tableau brossé n’est pas complètement sombre, dans le sens où «certains progrès ont été enregistrés dans les PMA, au cours des dernières décennies», note encore Armand Drews.
De retour de New York où elle a pris part au sommet, la directrice du Cercle des ONG, Christine Dahm, s’est, pour sa part, dite «fière d’avoir pu représenter l’ensemble de la société civile avec la délégation luxembourgeoise sur place». Avant, pour Christine Dahm, d’insister sur le fait que ces 17 objectifs de développement durable valent pour tous les pays, contrairement aux objectifs du millénaire pour le développement (OMD). «Dans l’Agenda 2030, tous les pays doivent faire des efforts», a-t-elle souligné. La mission est donc globale et dans ce contexte, «on ne parle plus de Nord-Sud (selon la dichotomie et la relation à sens unique entre les pays du Nord et et ceux du Sud)».
Dans sa volonté de relance du débat autour de la protection sociale universelle, le Cercle des ONG s’est à présent fixé deux rendez-vous. Le premier est prévu ce jeudi, à Bruxelles, où une table ronde sera organisée par le Cercle des ONG, en collaboration avec l’ONG de l’OGBL, Solidar, FOS, SolSoc et Brot für die Welt (de 9 h 30 à 13 h au parlement européen, bâtiment JAN, salle 4Q1).
Le second, lui, se tiendra lundi au Kirchberg, où ministres des Affaires étrangères et ministres de l’Environnement des 28 débattront des objectifs, tandis que le Cercle veillera parallèlement au grain et a d’ores et déjà annoncé un point presse le jour même.
Claude Damiani