Le constructeur de véhicules haut de gamme Mercedes-Benz souhaite se séparer de son réseau de concessionnaires maison en Allemagne, dans un contexte de transformation du système de distribution automobile en Europe.
Le groupe examine « l’éventualité de la vente » de son réseau à des concessionnaires externes, indiqué un porte-parole vendredi. Vingt succursales sont en jeu, représentant 80 établissements commerciaux en Allemagne et employant environ 8 000 personnes.
D’après le quotidien allemand Handelsblatt, la vente des succursales pourrait générer entre 20 et 40 millions d’euros chacune. « Il n’y aura pas de licenciements forcés », a assuré Mercedes-Benz, qui ne prévoit pas de fermeture des concessionnaires. Les salariés du groupe sont protégés par une convention contre les licenciements jusqu’en 2029.
L’enjeu est de maintenir les ventes à long terme dans un environnement bousculé par la transformation du secteur automobile. « L’électrification, la numérisation et l’évolution constante des besoins des clients imposent de nouvelles exigences », y compris dans le domaine de la vente, a justifié le groupe.
Mercedes-Benz s’était déjà séparé de ses propres concessionnaires dans le reste du monde ces cinq dernières années pour ne travailler qu’avec des concessionnaires indépendants, a précisé un porte-parole. La vente du réseau signifie donc la fin du système de distribution interne pour le constructeur de Stuttgart, à l’heure où tous les fabricants européens revoient leur système de distribution.
« Vendre des voitures par l’intermédiaire de concessionnaires automobiles est très couteux : cela représente 10% du prix d’une voiture », explique Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur automobile, qui observe un changement « d’époque » pour les constructeurs automobiles.
Ces derniers tentent de réduire leurs coûts en travaillant à des systèmes de distribution plus « intelligents », notamment grâce à internet, ajoute-t-il.
Les marques asiatiques, très présentes en Europe comme Toyota, Honda et Hyundai n’ont pas leur propre réseau de concessionnaires, souligne-t-il, et encore moins les jeunes marques chinoises qui font leur entrée sur le marché européen.