Seid Korac, Mathias Olesen, Olivier Thill, Yvandro Borges, Gerson Rodrigues… Au-delà de l’arrivée estivale de Leandro Borges qui ira au Benfica cet été, cinq membres éminents des Roud Léiwen ont changé ou vont changer de crémerie cet hiver. Faut-il s’en inquiéter ou s’en réjouir ?
Toute cette semaine, Luc Holtz consacre du temps à Christopher Martins. Le milieu de terrain prépare tranquillement sa reprise pour la Premier League russe depuis le CFN de Mondercange : il n’a plus rejoué depuis le 9 décembre et va bientôt retourner sur Moscou, en ayant fait le plein de nouvelles cruciales pour les Roud Léiwen dont il est aujourd’hui peut-être devenu LE capitaine.
Car c’est un hiver fou que vit la sélection du pays. Et voilà que se pose une question, à très exactement 66 jours d’un déplacement crucial pour le premier barrage de Nations League à Tbilissi, contre la Géorgie (21 mars) : vu le nombre de changements de carrières qui frappe le football national en ce mois de janvier, dans quel état seront tous ces joueurs au moment où le printemps reviendra? Encore en phase d’acclimatation dans leurs nouvelles équipes? Ou relancés par deux mois d’un temps de jeu forcément à la hausse?
Yvandro : «Un an qu’on réfléchit»
Luc Holtz n’a de son côté pas vraiment de doute, mais seulement des certitudes. «Je préfère arriver en mars et qu’ils soient dans le rythme. Certains auront peut-être plus de mal à s’acclimater mais quand ils reprendront leurs habitudes à Lipperscheid, la sérénité reviendra. Mais s’ils reviennent dans la peau de titulaire, alors ce sera parfait.»
Maintenant, il faut qu’Yvandro fasse des statistiques
Ce n’est peut-être pas encore ce que va aller chercher Yvandro Borges, prêté par Mönchengladbach au NEC Nimègue, avec qui il était déjà sur le banc, hier, à Rotterdam (lire ci-contre), mais c’est clairement ce que doit entrevoir Mathias Olesen, qui sera lui cédé pour six mois par son club de Cologne, vraisemblablement à une entité de 2e Bundesliga ou de 3e Liga. Clairement, les deux perspectives séduisent le sélectionneur. «Cela fait plus d’un an qu’on réfléchit à ce qui serait le mieux pour Yvandro. Je lui avais conseillé de trouver un club et un coach dont les philosophies collent à son profil. Je crois qu’il a trouvé. Je salue le fait qu’il franchisse enfin le pas. Maintenant, il faut qu’il fasse grossir son temps de jeu, qu’il soit performant, qu’il fasse des statistiques.» Olesen se contenterait lui du temps de jeu et d’un haut niveau de performance, mais il n’a pas encore trouvé son bonheur.
Et l’affaire, sans faire trembler son sélectionneur, est moins anecdotique que pour l’ailier : «Il lui faut enfin pouvoir répéter les efforts pour progresser. Il a les qualités pour jouer en 2e Bundesliga, mais encore faut-il que des clubs recherchent son profil de relayeur. Tout le monde ne recherche pas ça. S’il ne trouve pas, alors il ira en 3e Liga, mais je préférerais vraiment que ce soit en 2e…». Parce que le niveau de performance risquerait de baisser ? Le niveau qu’affecte Laurent Jans quand il joue, depuis son arrivée à Mannheim, est rassurant sur le sujet mais il faut aussi constater que le capitaine a perdu du terrain sur une concurrence qui joue plus haut à l’heure actuelle, à savoir Bohnert à Bastia (Ligue 2 française) et Marvin Martins (D1 autrichienne). Et pour l’équilibre de l’entrejeu grand-ducal, il serait bon qu’Olesen ne subisse pas ce léger recul…
Et «Kiki», il va quand même rester ?
C’est pour l’heure le même doute qui escorte les «Turcs» (lire ci-dessous), invités à se trouver, déjà, un nouveau point de chute pour finir la saison, mais qui sont théoriquement suffisamment bien encadrés pour retomber sur leurs pieds.
Reste à attendre l’annonce de la destination future de Seid Korac, amené à prendre du galon en défense centrale en 2024. La MLS et un club de la côte ouest tenaient la corde la semaine dernière mais la Pologne et l’Écosse restaient dans le coup. Et Holtz invite l’ancien Rodangeois à ne pas se tromper : «Ses qualités à lui pourraient mieux coller à certains championnats qu’à d’autres, mais il a un vrai plan de carrière alors je ne me fais pas de souci : son choix sera dicté exclusivement par le sportif. Il a la tête sur les épaules». Mais on ne sait pas sur quel continent.
«Kiki» Martins est lui retourné en Russie en se posant la même question à propos de son jeune coéquipier. Mais sans aucun doute sur le sien, d’avenir. Car après tout, quand un Leandro Barreiro va filer au Benfica Lisbonne, il ne serait que justice que de penser à franchir un nouveau cap personnel quand on a été présenté par Holtz, en mars dernier, comme le «Lobotka du Luxembourg». «Mais je ne pense pas qu’il ait envie de bouger, tranche Holtz. Il évolue déjà dans un très, très bon club, a encore trois ans de contrat et est très heureux là-bas.» Et lui, de manière quasi certaine, arrivera au taquet en Géorgie.