Raphaël Kockelmann, mécanicien passionné pour l’équipe professionnelle Tudor et tenant du titre de champion national élite, va remettre son titre en jeu, samedi à Hesperange.
Une chute vacharde en toute fin de cyclo-cross, lui-même soldé par une sixième place en deçà de ses propres espérances. Raphaël Kockelmann (24 ans) était d’humeur maussade dimanche à Hesperange, où il remettra son titre de champion national élite en jeu samedi.
Vous disiez dimanche avoir globalement mal vécu cette saison? Pour quelle raison?
Raphaël Kockelmann : J’étais dans une bonne forme durant toute la saison, mais je ne pouvais pas le montrer. J’ai connu des problèmes de dos qui m’ont pénalisé. Heureusement, j’ai pu travailler ça avec des médecins et franchement, dimanche, ça allait beaucoup mieux. Je n’ai presque pas ressenti de douleur. On a trouvé le problème. On va voir si c’est complètement parti pour samedi.
Ces problèmes de dos vous ont pénalisé dans quelle mesure?
Toute la saison, j’étais bien, puis à mi-course, ça commençait. Au moment où la course devenait plus dure. J’espère que les exercices et les soins que je reçois vont me permettre d’être à 100 %.
Vous avez porté le maillot de champion pendant un an. Qu’en retenez-vous?
C’était d’autant plus cool qu’il s’agissait de mon premier maillot de champion national. J’ai beaucoup apprécié. Surtout à Loenhout et à Diegem, devant un gros public. Cela m’a procuré des sensations énormes. Cela n’arrive pas tous les jours de courir ce genre de courses. On va voir samedi si c’est possible de poursuivre cette expérience…
Le fait que le peloton des élites et des espoirs soit séparé d’une minute vous inspire quoi?
Je ne sais pas qui des élites ou des espoirs partiront une minute avant ou après. Je préférerais que les espoirs partent derrière nous, je ne vais pas le cacher (il rit). Comme cela, je verrais sûrement revenir Mathieu (son jeune frère, victorieux à Hesperange) sur moi… Mais encore me faudra-t-il pouvoir tenir sa roue…
C’est toujours beau de gagner son premier maillot. Si je le perds, il me restera les liserés sur les manches et le cuissard
Il vous paraît fort?
Oui, il est très costaud. Dimanche, il était loin de sa meilleure forme. S’il s’était senti mieux, on aurait tous été à 1’30 ». Il ne se sentait pas super, avait souffert d’un refroidissement. Samedi, je suis sûr qu’il sera mieux. Et ce sera beau…
Parlez-nous de vos rivaux pour le titre élite…
Loïc Bettendorff et Ken Conter seront de ceux-là. Pour Loïc, c’est dur de le situer. Il n’était pas au mieux à Pétange, mais je sais que cela n’était pas son niveau réel. Ken, je sais davantage le situer. Nous sommes à peu de chose près au même niveau. Si je ne suis pas plus fort que lui, je ne suis pas beaucoup plus faible.
Ressentez-vous une certaine forme de pression?
Franchement, non, le titre, je l’ai eu voici un an. C’est toujours beau de gagner son premier maillot. Si je le perds, il me restera les liserés sur les manches et le cuissard. Si je garde le titre, alors ce sera du bonus, gagner deux fois, ce serait encore mieux.
Vous êtes mécanicien pour l’équipe professionnelle Tudor. Comment faites-vous pour vous entraîner?
(Il rit) Il faut être organisé et cela suggère beaucoup de discussion pour avoir des jours de libre. Je cherche forcément à pouvoir m’entraîner le plus possible. Ce sera plus facile encore la saison prochaine, car j’ai acquis de l’expérience, je pourrai mieux planifier. Je sais désormais que lorsque tu es fatigué par une grosse journée de travail, cela ne sert à rien de programmer trois heures d’entraînement. Cette saison, je n’ai pas dû rouler plus de 3 000 kilomètres.
Concrètement, comment avez-vous procédé?
Je me suis entraîné en course à pied lorsque je me trouvais sur les courses par étapes. Mais lorsque tu te lèves à six heures le matin et que tu te couches à minuit, tu n’as plus beaucoup de temps. Mais le vélo reste ma passion, cela me fait plaisir de continuer la compétition. Alors, je combine mon travail et le sport. Et cela reste du cyclisme. C’est ainsi. Par exemple, après l’ouverture de la saison à Reckange-sur-Mess, je suis allé en Chine avec l’équipe pendant trois semaines. Je pouvais m’entraîner une fois par semaine. Pareil lors du stage de décembre à Altea. Je me levais à 5 h 30 pour aller courir. Mais je ne me plains pas, c’est la règle du jeu. C’est mon travail avant tout.
Votre équipe Tudor suit-elle vos résultats?
Oui et c’est très sympa. Même les directeurs sportifs m’appellent parfois. Là, comme j’avais chuté, un « ds » m’a appelé pour prendre de mes nouvelles. Les coureurs aussi se tiennent au courant. C’est agréable.
Et le fait d’être mécanicien, ça vous aide dans votre pratique du cyclo-cross?
Oui, carrément. Je résous beaucoup plus facilement les éventuels problèmes. C’est normal. Comme je sais d’où vient le souci, je le désigne au mécano quand je pose le vélo. Comme ça, il ne cherche pas longtemps pour le réparer. Ça aide!