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« La Lorraine nord doit être perçue comme la périphérie sud du Luxembourg »


L’aménagement du territoire nord lorrain doit se caler sur les préconisations luxembourgeoises : c’est le message porté par l’Agape. (Photo Armand Flohr)

Accompagner le développement du Grand-Duché en adoptant une stratégie qui prend en compte la dimension transfrontalière du territoire : dans sa dernière publication consacrée à la planification territoriale, l’Agape donne ses pistes de réflexion pour repenser l’aménagement du territoire nord lorrain.

Fin 2023, l’Agape (Agence d’urbanisme et de développement durable en Lorraine nord), a publié un rapport d’une centaine de pages, dans laquelle elle dresse un bilan peu flatteur des politiques publiques d’aménagement du territoire depuis trente ans.

Dans la seconde partie de son rapport, l’organisme détaille ses pistes de réflexion pour repenser l’aménagement du territoire en prenant en compte sa dimension transfrontalière.

Se caler sur le Luxembourg

En juin 2023, le Luxembourg s’est doté d’un programme directeur d’aménagement du territoire (PDAT) baptisé « Luxembourg in Transition ». Ce document vise à proposer des scénarios d’aménagement et de transition écologique à l’horizon 2050. Élément central du programme, l’artificialisation des sols : l’objectif du PDAT est de concilier développement économique et neutralité carbone. Pour résoudre l’équation, les auteurs du programme ont repensé complètement la pratique de l’urbanisme et l’occupation des sols. Selon eux, il faudra nécessairement réduire les surfaces artificialisées au sol. Une réflexion qui dépasse largement le périmètre des frontières luxembourgeoises.

Pour l’Agape, la stratégie d’aménagement du territoire nord lorrain doit se caler sur celles développées par Luxembourg in transition : ” Pour le dire ans ambiguïté : il faut reconnaître à la Lorraine nord le statut de périphérie sud et d’espace de desserrement de la métropole luxembourgeoise  ”, peut-on lire. Une gouvernance à l’échelle transfrontalière est recommandée pour sa mise en œuvre.

Le rôle des Scot

L’Agape désigne les Scot (Schéma de cohérence territoriale) comme les relais centraux pour intégrer les dynamiques transfrontalières. Parmi ses pistes de réflexion, elle cite la fusion des deux Scot transfrontaliers (Longwy et Thionville) comme « d’actualité ».

En Lorraine nord, les caractéristiques des Scot dépendraient de leur nature transfrontalière ou non. Les Scot transfrontaliers devraient redéfinir leur politique de l’habitat afin de faire émerger des zones à haute densité de population , qui favoriseraient le développement de moyens de transport alternatifs à la voiture.

La Lorraine nord se diviserait ainsi en plusieurs « zones » : urbaines, écologiques, de desserrement, en fonction de leur éloignement de la frontière.

L’importance des PLUi

« L’État doit encourager les réalisations de dossiers de planification à l’échelle intercommunale », dit l’Agape. Actuellement, seules 4 intercommunalités nord lorraines se sont dotées d’un plan local d’urbanisme intercommunal. Or, « Ces PLUi sont la colonne vertébrale sur laquelle pourra s’articuler une stratégie d’aménagement » d’un territoire. « Il faut une vraie planification entre les communes », précise l’Agape, pour endiguer les phénomènes de dispersion de la population. La fin des guerres de clocher ?