Le capitaine eschois a gagné son combat contre le cancer. Mais s’il espérait reprendre les séances, son espoir a été déçu.
Julien Klein a vécu une folle semaine. Une semaine positive. Une semaine sans peur, riche en émotions qui font du bien. Une semaine qui s’est conclue, dimanche soir, par ces mots de son ancien coéquipier, Thibaut Jacquel, désormais avant-centre de Thionville et qui, juste après la défaite de son club en Coupe de France contre l’Olympique Marseille (0-1), a eu ce mot pour son ancien capitaine : «Cela fait plaisir de le revoir avec des cheveux. Je l’embrasse fort!».
La semaine s’est donc terminée sur un bisou fraternel, mais elle avait commencé mardi avec l’invitation par la Ligue contre le cancer de donner le coup d’envoi de ce choc à Saint-Symphorien, s’était poursuivie jeudi par sa première séance d’entraînement collective avec le Fola, un rendez-vous chez le médecin qui l’a refroidi vendredi et ces quelques mètres parcourus sur un terrain de foot, dimanche, vêtu d’un seul t-shirt malgré le froid mordant et en jolies petites foulées devant 28 000 spectateurs : «J’avais un pull avant d’aller sur le terrain et puis je me suis dit : « Allez…« . C’est que j’avais envie de jouer contre l’OM, moi», rigole le miraculé, tout content de se retrouver en tribune présidentielle, à côtoyer Mehdi Benatia et Basile Boli. Car voilà, c’est fait, après six mois de chimiothérapie pour cause de lymphome situé entre les deux poumons, Julien Klein est «en rémission». «Oui, je suis guéri, c’est bon! Même si j’ai encore des visites de contrôle en avril et mai. Et que je serai très suivi ces dix prochaines années. Le risque de récidive est faible.»
Il va s’engager avec la Ligue contre le cancer
Faible mais pas inexistant Et surtout, Klein, 35 ans, 14e saison au club, a vu son médecin lui interdire de reprendre avec le groupe. Ce qui ne l’a pas empêché de retrouver le vestiaire au Galgenberg. Au menu : courses, passes, taureau, mais pas de duels, pas de chocs, pas d’opposition. «J’espérais reprendre tout de suite, mais je reste fragile», râle-t-il. Il lui faudra attendre la fin de l’été, ce qui le frustre autant que lui permet d’envisager un retour aux affaires, physiquement parlant, après plus de sept mois d’interruption sans presque rien faire.
J’espérais reprendre tout de suite, mais je suis fragile
Son quotidien, désormais, est tracé. Toujours en arrêt maladie, le défenseur central aux 295 matches de DN avec le club doyen va pouvoir assister à tous les matches de ses coéquipiers, embarqués dorénavant dans une opération maintien compliquée. Il les honorera de sa présence sur deux séances par semaine mais ne pourra pas encore en faire trop et le reste du temps, devrait répondre aux sollicitations de la Ligue contre le cancer, qui aimerait qu’il devienne une sorte d’ambassadeur pour son programme d’activités proposées aux malades. Un engagement qu’il vient d’accepter et dans lequel il pourra d’autant plus s’investir qu’il sera encore privé de la phase retour.
«L’objectif reste de rejouer au football, même s’il y a beaucoup de travail», rappelle-t-il. «Et de le faire au Fola», qui venait de le prolonger, quitte à ce que ce soit pour prendre un rôle hors des terrains. Mais si le club se maintient, parviendra-t-il à retrouver son niveau pour redevenir crédible en BGL Ligue? C’est une question bien trop complexe pour un homme qui peut enfin souffler. Il a vaincu le cancer. Mais cela va lui coûter toute la saison. «De toute façon, je ne suis pas sûr que Stefano Bensi planifiait les matches retour avec moi…»