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Chantier à Mondorf-les-Bains : le bourgmestre répond aux critiques


À l’arrêt pour les fêtes, le chantier reprendra dès le 15 janvier, et s’étalera en plusieurs phases sur trois ans.

Des travaux d’envergure entamés fin novembre le long de l’artère principale à Mondorf-les-Bains compliquent considérablement la circulation. Sous le feu des critiques, le bourgmestre s’explique.

Planifié depuis 2010 pour une enveloppe globale de 16 millions d’euros, le réaménagement de la N16 à Mondorf-les-Bains a finalement démarré fin novembre, prenant les usagers de court et provoquant la congestion de cette route frontalière empruntée chaque jour par plus de 10 000 véhicules.

Temps de trajet à rallonge, places de stationnement supprimées, difficultés d’accès aux boutiques, manque de déviations : de quoi susciter l’ire des piétons, des automobilistes et des commerçants le long de ce tronçon d’un kilomètre, des stations Aral et Total jusqu’au rond-point menant au Domaine thermal.

Mais le bourgmestre, Steve Reckel, se défend et assure qu’en amont de ces travaux indispensables, des mesures ont été instaurées pour en minimiser l’impact. «L’opération consiste à remplacer des canalisations vieilles de 70 ans, l’avenue Clément étant l’endroit du réseau où il y a le plus de fuites d’eau, et à remodeler au passage la traversée de la ville dans l’idée de renouer avec son passé touristique», explique l’élu DP, plébiscité lors des dernières communales.

«On a bien insisté auprès des Ponts et Chaussées, maître d’ouvrage, pour que la rue reste ouverte quoi qu’il arrive. Les différents flux du trafic ont été analysés afin de les organiser au mieux, et on a opté pour un projet en plusieurs phases, plus coûteux, mais moins gênant pour les usagers», détaille-t-il.

Sur le terrain, cependant, les perturbations ont été bien au-delà des prévisions. La faute, selon le bourgmestre, aux automobilistes indélicats qui n’ont pas respecté les modifications spécifiques mises en place. «En prenant des rues adjacentes réservées aux riverains, voire des routes barrées, ils ont compliqué la situation», attaque-t-il, ajoutant que la police, régulièrement présente ces dernières semaines, a verbalisé à tour de bras.

Il n’empêche que même sur le parcours prévu – que Steve Reckel a lui-même expérimenté aux heures de pointe – plusieurs points noirs ont été identifiés. Des solutions ont immédiatement été mises en place, soutient-il : «On a bien vu qu’avec trois feux tricolores, ça ne passait pas du tout, on a alors réduit à deux, et commandé de nouveaux équipements intelligents, capables de détecter la présence de véhicules pour réguler le trafic de manière optimale», ajoute-t-il, sans toutefois préciser la date de livraison de ces engins.

Pas d’indemnisation pour les commerces

Du côté des commerçants locaux, les premiers échos sont catastrophiques, ce qui a d’ailleurs poussé deux d’entre eux à introduire une demande d’indemnisation auprès de la maison communale. «Certains perdront du chiffre d’affaires, c’est inévitable», reconnaît le bourgmestre, «mais il n’est pas question d’une aide financière» pour le moment, «nous n’en avons pas les moyens».

Une fois les tuyaux souterrains remplacés, le projet prévoit le rétrécissement de la route de Remich, d’une largeur atypique,, entre le poste douanier et le rond-point. Le but est d’en faire un endroit agréable et surtout sécurisé à pied ou à vélo. Historiquement, cette artère comportait trois voies, deux pour les voitures, et une pour le train «De Jangeli» qui allait jusqu’à Luxembourg et dont l’exploitation a cessé dans les années 1950.

«Mondorf était alors une importante ville hôtelière. On veut revenir à cette atmosphère plus charmante et touristique, privilégier la mobilité douce et garantir la sécurité de tous, dont les personnes à mobilité réduite. Notre commune a la moyenne d’âge la plus élevée du pays, on doit en tenir compte», avance le bourgmestre.

Entre la revalorisation du centre-ville et d’autres grands projets – le complexe du vélodrome attendu d’ici cinq ans, la modernisation du Casino 2000 et la transformation totale du Domaine thermal – l’attractivité de Mondorf devrait encore gonfler ces prochaines années.

Steve Reckel affirme avoir pris toutes les mesures pour minimiser l’impact de ce chantier. Photo : julien garroy