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Luxmbourg : le buraliste a-t-il envoyé par colis 1 tonne de tabac en France ?


C’est un colis intercepté dans la Vienne par la BAC de Tours qui a mis au jour cette affaire impliquant le mis en cause mosellan, buraliste au Luxembourg, dont les comptes bancaires ont été épluchés par les Douanes. Photo Armand Flohr

Un buraliste français exerçant au Luxembourg est poursuivi pour avoir facilité l’achat de tabac à des clients français qui au total lui auraient commandé environ 1 tonne de marchandise, envoyée par colis en France, entre 2018 et 2020. Les Douanes réclament 1 M€ d’amende douanière.

«Je n’ai jamais, jamais rien expédié, soutient le prévenu présenté devant le tribunal judiciaire de Thionville ce mardi 19 décembre. C’était un service que je rendais aux clients étrangers, comme d’autres buralistes luxembourgeois comme moi le font habituellement : préparer en amont, dans des cartons, des commandes de tabac, d’alcool et de tubes de cigarettes à rouler, que les clients envoyaient ensuite eux-mêmes depuis le Luxembourg, une fois la marchandise réceptionnée chez moi, via un service de livraison, à leur propre adresse, pour ainsi éviter les contrôles sur la route. J’ai fait une erreur, je le reconnais : celle d’avoir apposé mon nom d’expéditeur sur les cartons qui partaient ensuite de l’autre côté de la frontière, et parfois avec un pseudonyme.» Histoire probablement de moins éveiller les soupçons.

Cette activité parallèle au business du résident mosellan, poursuivi pour blanchiment douanier, a duré presque deux ans. Les bénéfices ont été estimés par les Douanes françaises à environ 1 million d’euros, évalués sur la base d’une tonne présumée d’envois. Une somme correspondant à l’amende douanière réclamée par l’autorité chargée du contrôle des frontières.

Interdiction de gérer… en France

C’est un colis intercepté dans la Vienne par la BAC de Tours qui a mis au jour cette affaire impliquant le mis en cause, dont les comptes bancaires ont été épluchés par les Douanes. Puis différents organismes de poursuites se sont intéressés à son train de vie, ce bateau, cette maison, ces virements en sa faveur affichant parfois des milliers d’euros.

Notamment ces 149 000 €, «correspondant aux salaires de mon client et de son épouse qui ont transité d’un compte luxembourgeois à un autre français», atteste son avocat. Lequel défend mordicus «qu’un faux nom ne fait pas de lui un blanchisseur, au regard du dossier et des contrôles successifs des Douanes qui jusque-là n’avaient rien à lui reprocher.»

Le parquet a une tout autre lecture du dossier. «Son intérêt était de vendre plus de tabac.» Et de réclamer 12 mois de prison avec sursis à l’encontre du quinquagénaire, assortis d’une interdiction de gérer (en France) un commerce courant sur une période de 10 ans.

La juridiction nord mosellane se donne le temps de trancher sur ce dossier dont les conclusions seront rendues le 23 janvier prochain.