[Athlétisme] Des chronos dans tous les sens

REGIO MEETING 1, SAMEDI À LA COQUE La saison indoor a démarré sur les chapeaux de roues!

Des athlètes forcément encore en rodage, des distances bizarres… Sur le papier, le tout premier meeting de la saison indoor au Luxembourg n’avait rien de très affriolant. Mais dans les faits, il en fut tout autrement. D’ailleurs, Jean-Baptiste Souche, le DTN de la Fédération, l’avait bien dit : «Ce sont des épreuves bien adaptées à un début de saison. Les athlètes ont souvent des réticences à se confronter aux distances officielles alors qu’ils ne sont pas en forme. C’est une volonté de notre part de proposer cela. Dans une préparation, on fait souvent plus de volume ou de vitesse. Du coup, en travaillant un 150, un 300 ou un 600 m, on teste ces paramètres-là.» Et le technicien d’ajouter : «On sait qu’on finira mal un 200 ou un 400 car on n’a pas encore fait de spécifique. Donc on s’amusera plus sur un 150 ou un 300 m.»

Visiblement, le rendez-vous plaît beaucoup. Et a été victime de son succès : «Il y avait un énorme engouement. On a eu plus de 100 demandes d’inscription sur le 150 m femmes et 75 chez les hommes, on a dû refuser plein d’étrangers.»

Si certains étrangers manquaient à l’appel, la plupart des Luxembourgeois étaient bien présents. À commencer par la sportive de l’année, Patrizia van der Weken. La protégée d’Arnaud Starck a débuté sa saison olympique par deux victoires sur 150 m, respectivement en 17″49 et 17″58 à chaque fois, devant la prometteuse Suédoise du CSL Nora Lindahl, championne d’Europe U20 du 200 m : «C’était deux bonnes courses avec de bonnes sensations, surtout après une semaine chargée. Il y a deux ans, j’avais fait 17″71, donc là je suis bien plus rapide, c’est prometteur», indique-t-elle.

Satisfaction également pour son coach : «Pour moi, ce n’était pas vraiment une compétition. On a juste profité du fait que la compétition était organisée pour rajouter une course de 150 m. Patrizia a eu une semaine complète d’entraînement, avec encore deux séances très difficiles vendredi. Et compte tenu de la fatigue, c’était une sortie très encourageante. Comme elle s’entraîne de temps en temps avec Nora, on a profité du meeting pour faire comme une session d’entraînement.» Place désormais à un peu de repos. Retour prévu début janvier, pour une nouvelle épreuve de préparation : «Elle fera sûrement les 60 et 200 m, mais encore une fois avec le même thème de courir sur la fatigue pour voir où elle se situe au niveau de sa vitesse maximale. On ne va pas couper l’entraînement. Le premier gros rendez-vous sera le CMCM, fin janvier. D’ici là, ce ne sera que de la préparation. Mais pour moi, elle est déjà dans une très bonne forme», analyse le coach.

Mais la toute première qualifiée pour les JO n’était pas la seule tête d’affiche présente à la Coque, samedi. Vera Hoffmann était ainsi également de la partie. Et pour sa rentrée en indoor, celle qui vise clairement un billet pour les JO sur le 1 500 m a débuté en fanfare. Un peu plus d’un mois après s’être emparée du record national du 10 km sur route, elle a profité de cette première sortie sur la piste de la Coque pour améliorer de près de dix secondes son propre record national sur le 5 000 m. En 15’59″90, elle fait mieux que ses 16’09″64, qu’elle avait courus il y a un an pratiquement jour pour jour : «J’avais déjà fait un 5 000 m l’année dernière, j’ai envie de voir où j’en suis», confiait-elle avant ce premier rendez-vous.

Eh bien, elle a vu. Même si son chrono lui laisse un goût mitigé : «J’aurais aimé courir plus vite. Objectivement, je me suis améliorée de dix secondes. Mais je devais courir seule. C’est toujours un peu compliqué pour moi de gérer car dans les courses mixtes à partir de 5 000 m, on n’a pas le droit d’avoir un lièvre masculin. Du coup, ce n’est pas évident de savoir si je suis avec quelqu’un avec qui j’ai le droit de courir ou non. Et puis, c’est quand même long 25 tours toute seule, juste en doublant de temps en temps d’autres concurrentes.» La vice-championne du monde universitaire du 1 500 m, toujours très exigeante avec elle-même, sent qu’elle n’est pas encore au top : «Beaucoup de monde autour de moi est enrhumé. Moi-même, je ne me sens pas à 100 %. Mais j’ai tout donné.»

Elle peut s’envoler dès aujourd’hui à destination de l’Afrique du Sud, où elle va rester pendant de longues semaines du côté de Dullstroom : «Je pars avec le groupe d’entraînement de Bob (Bertemes), avec Gil et Charel Weicherding. Luc Scheller nous rejoindra également. Charel Grethen viendra aussi, tout comme les athlètes finlandaises avec qui je me suis déjà entraînée l’an passé.»

Et c’est donc un couple de recordman/woman nationaux qui partira en stage. En effet, dans la même course figurait également son compagnon, Bob Bertemes. Qui a lui aussi battu son propre record du 5 000 m : «Je savais que ce serait comme les dernières fois, moi contre le chrono. Je me sentais bien. Ça montre qu’on va dans la bonne direction. Maintenant, on va pouvoir préparer la suite de la saison en altitude.» En 14’27″18, il fait mieux de 7″02 par rapport à son ancienne marque.

Ces deux records nationaux ont conclu une journée riche en chronos. D’autres records nationaux ont été battus. Notamment par Charline Mathias sur le 600 m. Pour son retour, elle boucle la distance en 1’29″58 et efface des tablettes Frédérique Hansen qui avait couru 2″24 plus lentement en 2013. De son côté, Olivier Juncker a établi le record national du 300 m. En 34″21, il est 9 centièmes sous le temps requis. Il en profite pour améliorer également sa MP U23 établie l’an passé de 0″22. Meilleure performance U20 et U18 pour Yaar Puraye sur la même distance. En 40″76, elle établit une marque de référence alors que les temps requis étaient respectivement de 41″50 pour les U18 et 41″00 pour les U20. Quant à Pierre Marchandise Fallon, en 1’22″03, il améliore de 1″51 la MP U18 sur 600 m qui appartenait à Jory Teixeira.

De son côté, le très attendu Glenn Lassine n’a pas déçu en améliorant pas moins de trois meilleures performances. Il a débuté avec 14,29 m au triple saut, synonyme de nouveaux records U20 et U23 qui appartenaient depuis 2007 à Benjamin Kramer (14,11 m). Et il a enchaîné en établissant une marque de référence sur le 300 m dans la catégorie U20 avec un temps de 34″99 alors qu’il devait faire au moins 35″60 pour que son chrono soit validé.

On l’aura compris, même s’ils sont encore loin d’être en forme optimale, les athlètes luxembourgeois n’ont pas amusé le terrain. Ça promet pour la suite!