Carine De Beaufort, pédiatre, diabétologue et endocrinologue au CHL, observe depuis quelques années une augmentation des cas d’enfants souffrant de diabète de type 1. Les causes restent, elles, assez floues.
Symptômes, complications, traitement… Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui, contrairement au type 2, est incurable. Très présente chez l’enfant, elle peut survenir à n’importe quel âge. «C’est plutôt rare, mais j’ai déjà vu des patients beaucoup plus âgés être atteints par cette maladie», explique Carine De Beaufort, pédiatre et diabétologue au CHL. Les premiers symptômes sont généralement toujours les mêmes : envie très fréquente d’uriner, sensation de soif intense, amaigrissement ou fatigue intense.
Mais alors, pourquoi certaines personnes souffrent-elles de cette maladie? Pour la professionnelle de santé, son origine reste encore floue. «Depuis de nombreuses années, des recherches sont menées par des scientifiques. La cause environnementale peut jouer, mais il y a aussi une prédisposition génétique. Mais il ne faut pas oublier que seules 20 % des personnes qui ont un diabète ont aussi un membre de leur famille qui en souffre», souligne-t-elle.
En plus d’un traitement très lourd que l’enfant devra prendre à vie, les complications à l’âge adulte peuvent également être nombreuses. Infarctus, insuffisance rénale, troubles ou perte de la vue sont notamment cités. De manière générale, l’espérance de vie d’une personne diabétique peut être réduite en raison de ces facteurs de risque.
Le covid en cause ?
Avec plus de quarante ans d’exercice, Carine De Beaufort, également présidente de la Société luxembourgeoise de diabétologie (SLD), constate d’année en année une augmentation des cas de diabète pour les deux types, et notamment pour le DT1. «Il y en a de plus en plus», glisse-t-elle. Récemment, médias et scientifiques se sont interrogés sur un éventuel lien entre le covid et la hausse des cas de diabète de type 1 chez les enfants infectés par ce virus. Pour la diabétologue et endocrinologue, il est encore trop tôt pour se prononcer. «Pendant la pandémie, on a constaté avec d’autres collègues internationaux plusieurs retards de diagnostic. On a remarqué que les enfants arrivaient dans un état plus grave à l’hôpital ou en soins intensifs», précise-t-elle.
Face à cette situation, des groupes de travail se réunissent aujourd’hui pour déterminer l’impact du coronavirus sur la cellule bêta, celle qui sécrète l’insuline. «Les scientifiques ne sont pas encore tout à fait d’accord pour se positionner sur ce point. Il est vrai qu’il y a eu pas mal de virus qui ont été mis en cause. Des données ont pu suggérer que c’était le cas sans pour autant en déterminer la cause principale», note Carine De Beaufort.