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[Natation] Henx, avec les moyens du bord


Malgré son état physique, Julien Henx sera bien au départ du 100 m nage libre, samedi matin en Roumanie. (Photo : luis mangorrinha)

CHAMPIONNATS D’EUROPE EN PETIT BASSIN À OTOPENI Diminué, Julien Henx a fait ce qu’il a pu sur le 50 m pap, vendredi.

Deuxième course sur ces championnats d’Europe en Roumanie pour Julien Henx, hier matin. Après le 50 m nage libre deux jours plus tôt, le Dudelangeois était en effet au départ du 50 m pap. Et malheureusement, les mêmes causes ont produit les mêmes effets : après une bonne mise en action et un premier 25 m tout à fait correct, il n’a pu soutenir la cadence dans le deuxième. Résultat, il boucle les deux longueurs en 23« 51, synonyme de 24e place. Et, comme pour le 50 m nage libre, s’il avait été au niveau de son record national (23« 15), il passait en demi-finale.

Du coup, on peut comprendre une forme d’abattement. Et de fatalité dans les mots du nageur luxembourgeois : «Je me sens de plus en plus enrhumé. Les sinus sont de plus en plus bouchés. Je me sentais encore moins bien que sur le 50 m crawl», explique-t-il. Désabusé. Et de détailler ses deux longueurs : «J’ai essayé de partir vite, car je sais que c’est ma force de créer de la vitesse dans la première longueur. Je pars bien, mais après, je n’arrive pas à relancer. J’ai même dû respirer une fois au retour.»

Une respiration qui change tout

Cela peut paraître anodin, une simple respiration. Mais, comme l’explique Jérémy Bruggeman, l’entraîneur national, c’est un petit détail qui fait une grande différence : «Le fait de respirer une fois, ça change complètement sa modalité de nage en sprint. Du coup, derrière, ça manque de fluidité, les bras tombent un peu, il est un peu plus court et ça donne un retour en 13« 02», indique le technicien franco-canadien. Quand on dit que sur un 50 m, le moindre détail compte.

S’il est objectivement déçu de sa performance, Julien Henx n’a pas pour autant réalisé une performance catastrophique. Loin de là : «Il s’agit de sa deuxième meilleure perf depuis 2019. Il était seulement allé plus vite à Melbourne l’an dernier, quand il était au top», souligne encore le coach. Qui ne retient pas que le négatif, à savoir sa seconde longueur : «Sur la première longueur, il rivalise avec les meilleurs. Sur les 16 qualifiés en demi-finale, certains sont même allés moins vite que lui sur ces 25 premiers mètres. En plus il a un meilleur temps de réaction que sur le 50 m nage libre, il était plus agressif avec une entrée sur le mur plus rapide.»

Une opportunité à saisir

Même son de cloche pour Arslane Dris, l’entraîneur personnel du nageur : «Les points positifs, c’est notamment le start, avec un bon départ et une bonne reprise de nage. Après, techniquement, je l’ai trouvé crispé et court sur la nage. Je pense aussi que la répétition des courses manque beaucoup afin d’avoir les meilleurs repères. L’année dernière, on avait fait les championnats de France Open 20 jours avant. Nous avions pu nous réajuster. Mais le temps reste correct», explique le technicien bordelais.

S’il avait été en pleine capacité de ses moyens, Julien Henx aurait pu prétendre à une place en demi-finale sur chacune de ses deux épreuves. Après avoir hésité, il a finalement décidé de s’aligner samedi sur le 100 m nage libre : «On en a parlé. Les 50 m ne se sont pas passés comme on l’espérait. Mais le fait d’aligner Julien sur le 100 m nous permettra d’essayer de travailler des éléments. Ça reste une opportunité à saisir et on la saisit.» Quant à savoir ce qu’on peut attendre de lui ? Impossible à dire.

Pour rappel, son meilleur temps, qui est également l’actuel record national, remonte à 2017, quand il avait bouclé les quatre longueurs en 48« 06. L’année dernière, il n’était pas allé plus vite que 49« 56. On peut imaginer qu’une course en moins de 50«  serait déjà un bon signal : «Ce serait déjà bien. Je vais essayer de partir vite pour travailler le 50 et on verra comment je finis», conclut-il. Réponse samedi matin!