COUPE DU MONDE Flavio Giannotte tire ce vendredi à l’autre bout du monde. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce voyage fut mouvementé !
Avant de goûter à un peu de repos pour passer les fêtes, Flavio Giannotte a un dernier rendez-vous. L’épéiste luxembourgeois est en effet aligné aujourd’hui sur l’étape de Coupe du monde de Vancouver. Après avoir signé un très encourageant tableau de 64 pour sa première sortie du côté de Berne (dont il est sorti avec une entorse qui l’a tout de même gêné pendant trois semaines), après avoir déjà fait un top 10 sur une compétition très relevée à Livry-Gargan et une autre belle place à Colmar, il espère conclure cette année contrastée de la plus belle des manières.
Mais avoir le droit de tirer à l’autre bout du monde, ça se mérite. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas vraiment été gâté par le sort : «C’était l’enfer!», résume-t-il pour évoquer son voyage. Vancouver, c’est loin. Et de Luxembourg, ça l’est encore plus. Pourtant, au départ, tout semblait rouler : «À la base, c’était Luxembourg-Amsterdam, Amsterdam-Vancouver. Je suis arrivé très tôt à l’aéroport et on annonce que le vol est annulé. J’ai ensuite insisté pour passer par Londres. On me met alors sur un Luxembourg-Londres, Londres-Calgary, Calgary-Vancouver. Mais au moment de faire le check-in pour Londres, on m’indique qu’il y a encore moyen de prendre un vol à destination d’Amsterdam pour prendre le vol initial vers Vancouver. Je me laisse convaincre, je donne mon sac…»
Ibis pourri sans eau chaude
Mais il n’aurait pas dû. En effet, la galère se poursuit : «Une fois assis dans l’avion, il ne bouge pas. Il commence à neiger et finalement on sera bloqués pendant 1 h 30 sur la piste au Luxembourg. À partir de ce moment, je savais que c’était la merde et que j’allais rater ma connexion pour Vancouver et qu’il n’y avait plus de vol vers le Canada.»
Arrivé à Amsterdam, il est alors prévu qu’il s’envole pour Londres pour prendre un vol vers le Canada. Mais évidemment, ça ne va pas se passer comme cela : «L’avion a été annulé. Du coup, vol le lendemain matin pour Paris et ensuite Vancouver direct. Je vais au comptoir pour voir où je passe la nuit. Je perds quatre heures dans la file d’attente. Je me retrouve dans un Ibis pourri sans eau chaude.»
«Une règle d’or : ne jamais passer par Paris !»
Le lendemain matin, aux aurores, retour à l’aéroport. Pour un nouveau vol annulé, cette fois pour un problème technique. On le met ensuite sur un vol à destination de Francfort mais finalement, il passera bien par Paris : «Et là, je savais très bien ce que ça signifiait. Il y a une règle d’or : quand tu prends un vol, tu ne passes jamais par Charles-de-Gaulle. Jamais!» En clair, il était conscient que son sac n’arriverait pas à bon port.
Et ça ne loupe pas. À peine le contrôle des passeports passé, le voilà qu’il se fait convoquer : «Quatre policiers viennent me voir et m’interpellent directement. Je leur demande ce qui se passe et ils m’expliquent que je dois aller au comptoir, car mon sac n’est pas arrivé. J’avais fait 41 heures de trajet, pris une douche froide, sans affaire de rechange et la journée encore à passer. J’en avais tellement marre !»
250 tireurs à Vancouver
Son pote vient le chercher et l’emmène faire quelques emplettes : «Quand ton sac arrive en retard, on a droit à 100 euros par jour. J’en ai profité pour acheter l’essentiel.» Il n’a donc pas pu aller s’entraîner puisque ses affaires n’étaient pas arrivée. Mais l’histoire se terminera heureusement bien. Après avoir appelé sa mère, celle-ci à fait des pieds et des mains pour que son sac soit envoyé dans le vol suivant. Et le lendemain, il a enfin pu récupérer son bien. Presque sans problème : «J’ai quand même dû encore attendre une heure et demie pour l’avoir…»
Dans son malheur, il a eu plus de chance qu’un de ses colocataires, un Autrichien, à qui on a carrément annoncé qu’on lui avait perdu son sac. Finalement, lui aussi a eu une bonne nouvelle. Jeudi matin, il a été déposé dans leur Airbnb.
Toujours est-il que ça ne permet pas d’aborder cette compétition dans les meilleures dispositions. Alors que c’est encore une fois un gros morceau : «En année olympique, il y a du monde sur toutes les compétitions. D’habitude, il y a moins de monde à Vancouver mais pas cette année. Il y a 250 tireurs. Le premier objectif, c’est de passer au deuxième jour. Et une fois en tableau de 64, je sais que tout est possible.» C’est tout le mal qu’on lui souhaite.