Accueil | Actualités | Animaux maltraités : plainte contre l’abattoir d’Alès

Animaux maltraités : plainte contre l’abattoir d’Alès


Le maire d'Alès a fait fermer les lieux, dans l'attente d'une enquête. (Photo AFP)

La diffusion d’une vidéo, montrant des mauvais traitements infligés aux animaux, a entraîné mercredi la fermeture provisoire de l’abattoir municipal d’Alès (Gard).

L’établissement avait déjà été épinglé par les services sanitaires à l’automne, soit après le moment où ces images ont été tournées, mais les « manquements » alors pointés étaient d’un niveau moindre que celui constaté dans la vidéo, a annoncé en début de soirée la préfecture.

A l’origine de l’affaire, l’association de défense des animaux L214, qui a diffusé mercredi sur son site des images filmées en caméra cachée, pendant dix jours d’avril à mai 2015, par « une personne qui a accès à l’abattoir ». Les images montrent notamment des bovins et des moutons en train d’être saignés alors qu’ils ont repris connaissance après avoir été étourdis, des porcs entassés dans une cage qui descend dans une fosse où ils seront asphyxiés au Co2, un cheval apeuré frappé avec un aiguillon électrique ou un veau qui s’est échappé du tonneau de contention.

« Manifestement les équipements ne sont pas adéquats, le personnel n’est pas formé, les services vétérinaires n’agissent pas » et avec « les risques sanitaires, ça nous semble le minimum de suspendre l’activité de l’abattoir tout de suite », a indiqué une porte-parole de L214, Brigitte Gothière. Les images de la vidéo ont été soumises par l’association à un expert vétérinaire, Gilbert Mouthon, qui a relevé plusieurs infractions au règlement dans les méthodes d’abattage, « des actes de cruauté » ainsi qu’un danger de contamination des carcasses par des matières fécales.

« Conditions absolument terribles »

Contactés, les responsables de l’abattoir n’ont pas souhaité s’exprimer. L’association L214 a déposé mercredi une plainte auprès du procureur de la République d’Alès – qui a confirmé avoir bien reçu cette plainte – et envoyé un courrier à la préfecture demandant « une fermeture immédiate de l’abattoir ». En fin d’après-midi, elle a obtenu satisfaction : le maire d’Alès, Max Roustan (Les Républicains), annonçait la fermeture « immédiate et à titre conservatoire » de l’établissement, qui produit 5 000 tonnes de viande par an selon son site internet, et a bénéficié d’un investissement de 2,5 millions d’euros de la ville en 2010 pour sa rénovation.

L’élu a par ailleurs annoncé dans un communiqué le lancement d’une enquête interne « sur d’éventuels manquements aux normes d’abattage des animaux ». « Si des fautes sont reconnues, des sanctions seront prises pouvant aller jusqu’à la fermeture définitive de l’abattoir d’Alès », a-t-il ajouté. « Cette fermeture définitive condamnerait la filière agro-alimentaire locale, tant dans son volet agricole, de transformation et de commercialisation ainsi qu’au niveau économique avec 120 emplois directs et indirects », déplore Max Roustan.

« Il faut que les gens sachent que dans les abattoirs, on met à mort des animaux dans des conditions absolument terribles », a commenté L214.

AFP/A.P

La vidéo, contenant des images choquantes, peut être visionnée sur le site de l’association L214