Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
BGL LIGUE Arnaud Bordi, qui travaille depuis près de quinze ans dans la formation, vient de prendre les rênes chez les adultes à la Jeunesse Esch. Changement de cap majeur.
La séparation d’un commun accord entre Marc Thomé et la Vieille Dame, après le nul (3-3) contre Schifflange, a poussé l’actuel 11e de DN à mettre sur le devant de la scène son adjoint, le Français Arnaud Bordi, 38 ans, dont c’est le premier poste en BGL Ligue après être passé à la formation du RFCU entre 2010 et 2014, puis entre 2018 et 2023 (où il a eu C. Martins, Sinani, Carlson, Bohnert, Veiga…) et du FC Metz (V. Thill…).
Est-ce dur de passer du statut d’adjoint à celui d’entraîneur principal ?
Arnaud Bordi : C’est samedi qu’a été acté le fait que je reprenais les fonctions et après, on a eu quelques jours pour reconstruire un staff. J’ai demandé deux adjoints et un préparateur physique. Et hier soir, on présente aux joueurs le plan d’action pour les quatre prochaines semaines. Il faut aller vite. C’est aussi pour ça qu’on a étoffé le staff : pour faire attention aux détails. Pour que les joueurs sachent qu’un travail redémarre, qu’il y a des coachs derrière eux, qu’il y a des objectifs collectifs et individuels.
Mais se sent-on le devoir d’assurer une certaine continuité quand on succède à un staff dont on faisait partie, ou peut-on assumer le fait de bouleverser les concepts mis en place ?
Si j’en suis là, c’est grâce à Marc Thomé. C’est lui qui m’a donné cette opportunité. Moi, à la base, je viens du monde de la formation et c’est ma première vraie expérience dans le monde des seniors. Il m’a pris sous son aile et j’aurais préféré que ça dure parce que pour moi, c’est une transition et un complément de formation. Pour répondre à la question, des choses ont été travaillées précédemment. Il faudra garder ce qu’on maîtrisait, mais l’objectif reste de créer un électrochoc, donc il faudra que les joueurs sentent l’électrochoc quand même.
Puisqu’on parle de Marc Thomé : il vous a appelé ?
On ne se connaissait pas avant mon arrivée, mais on a bien collaboré, lui et moi. Il m’a fait confiance et si j’ai accepté de prendre ce poste, c’est aussi parce qu’il m’a poussé à le faire. Il m’a dit que je méritais cette opportunité et que je ne devais pas la laisser passer. C’était très classe de sa part d’avoir cette réaction. Ce sont ses paroles positives qui font que cette aventure commence pour moi.
Le bilan n’est pas catastrophique
La Jeunesse peut-elle être en danger avec un tel effectif ?
Vu notre position, c’est très serré devant et derrière et tous ceux qui sont dans notre sillage sont dans la même situation : ils n’ont aucune certitude. Il faut vite sortir de là pour pouvoir travailler sereinement. Et si on n’en sort pas rapidement, alors il faudra savoir s’accrocher. Est-on en danger ? La situation n’est pas catastrophique, mais il nous faut une réaction. Si possible avant les fêtes.
Quel football voulez-vous jouer, vous qui avez passé près de quinze ans à vous occuper du développement individuel de jeunes joueurs ?
Oh, il faudra qu’il y ait des résultats, sinon, on ne durera pas longtemps. C’est ce qui fait la vraie différence avec le football chez les jeunes, même si on passe du temps à les préparer à ce qui les attend dans le monde des adultes. Mais on veut proposer quelque chose d’assez technique. On veut proposer un football attrayant pour tous les supporters qui viennent au stade. On doit préparer des courses, des relations entre joueurs… Après, vous savez, notre bilan des derniers temps n’est pas catastrophique. On a d’ailleurs passé deux tours de Coupe alors que beaucoup d’équipes de DN ne sont pas passées. Des choses avançaient avant que Marc ne parte. On veut partir pour la trêve avec le sentiment que les choses continuent de progresser.
Alexis Larrière jouait finalement peu depuis le début de saison. Va-t-il retrouver un rôle encore plus central sous vos ordres ?
Bon, cela fait déjà quelques semaines qu’il retrouve un rôle central. Il a eu un passage délicat en début de saison parce qu’il n’était pas dans sa position préférée. Il devait s’adapter, mais on l’a toujours considéré et il joue déjà davantagé au cœur du jeu.
