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[Cyclisme] «J’aimerais optimiser mon programme», indique Michel Ries


L’équipe Arkéa-B&B Hotels pourra compter en 2024 sur les qualités de grimpeur de Michel Ries, ici sur le Giro. (photo AFP)

Le grimpeur luxembourgeois, qui vient de prolonger son contrat avec l’équipe française Arkéa-Samsic, fait le point sur sa saison 2023 et évoque ses aspirations pour 2024.

L’annonce assez tardive de la prolongation de Michel Ries était néanmoins attendue. Cette prolongation permet au grimpeur luxembourgeois de 25 ans de poursuivre l’aventure. Il s’en explique avec un peu de recul.

On imagine que vous devez être soulagé…

Michel Ries : Oui, c’était une bonne nouvelle. C’était important pour moi d’avoir cette confirmation. Cette année, le marché des transferts est devenu plus tendu à l’automne avec les rumeurs de fusion. D’un coup, c’est devenu plus compliqué que les années d’avant. Plus on signe tard et plus c’est stressant. À la fin, ça s’est fait, c’est le plus important.

Pourtant, votre saison n’avait pas été mauvaise…

Non, je pense que ma saison avait été correcte. Je l’ai trouvée intense et très dure. Si je regarde le nombre de jours de course, c’est parlant. J’ai stoppé à la mi-septembre et j’ai fait près de 90 jours de course (88 jours précisément). J’étais content de ma saison.

Du coup, vous savez de quoi sera faite votre prochaine saison ?

Non, on a déjà discuté, mais on est trop loin de ça encore. On va discuter à nouveau lors du traditionnel stage de décembre.

Quel est le meilleur souvenir de votre saison 2023 ?

J’ai de bons souvenirs, notamment sur Paris-Nice. J’ai aimé également les dernières étapes des deux Grands Tours. Lorsqu’on finit et qu’on parvient à passer au-dessus des moments difficiles comme ceux que j’ai connus sur le Giro et la Vuelta, alors on est satisfait quand on voit Rome ou Madrid.

J’étais très en souffrance physiquement (sur la 15e étape du Giro). J’étais presque le premier coureur lâché de la journée (…) J’étais plus proche d’abandonner que de finir

Du coup, quels ont été les pires moments ?

Mon pire moment, c’était l’étape du Giro à Bergame (15e étape, qu’il avait terminée à la 122e place, à 30 minutes et 21 secondes de l’Américain Brandon McNulty). J’avais chuté les jours précédents et j’étais tombé malade. J’étais très en souffrance physiquement. J’étais presque le premier coureur lâché de la journée. Je me retrouvais dans le gruppetto avec les sprinteurs comme (Mark) Cavendish. C’était très compliqué, je n’arrivais pas à manger, l’étape était longue (près de 200 kilomètres). J’étais plus proche d’abandonner que de finir. Cette journée reste d’ailleurs le moment le plus dur que je n’ai jamais vécu en course. Heureusement, le lendemain, il y avait repos.

Emmanuel Hubert, le manager de votre équipe, évoquait dans le communiqué publié pour votre prolongation un rôle de capitaine de route auprès des plus jeunes de votre équipe…

J’ai occupé ce rôle l’an passé dans l’équipe. L’équipe a toujours pu compter sur moi pour les grands rendez-vous, Paris-Nice, le Tour de Pologne, les deux Grands Tours auxquels j’ai participé, le Tour d’Italie et le Tour d’Espagne. Si on fait deux Grands Tours dans la même saison, cela veut quand même dire qu’on fait confiance à son coureur. L’objectif est de continuer dans cette voie-là, de travailler pour mes leaders. Et de guider les jeunes coureurs comme Kevin Vauquelin.

Vous-même, à 25 ans, n’êtes pas très vieux…

(Il rit) On est dans le monde du vélo, c’est devenu presque vieux. Cela va vite, mais plus sérieusement, c’est vrai qu’à 25 ans, je fais encore partie des jeunes…

De votre côté, vous allez afficher davantage d’ambitions personnelles ?

C’est à voir selon les objectifs et le programme de courses. Ce qui est certain, c’est que je vais demander un programme un peu différent. C’était très dense et épuisant. C’était compliqué de programmer des pics de forme. Par exemple, j’ai participé à la Vuelta six jours seulement après avoir fini l’Artic Race en Norvège. J’aimerais optimiser mon programme. Pour être au top de ma forme pour les grands rendez-vous.

On se rend compte que les grimpeurs ne sont plus très nombreux dans l’effectif de votre équipe…

C’est vrai, Warren Barguil sera parti (pour l’équipe DSM), le choix ne sera pas très important pour les courses de grimpeurs.

Cette année, vous avez terminé deuxième des championnats nationaux derrière Alex Kirsch. Un titre à l’avenir est-il un but à atteindre ?

Ça l’est, oui. Cette année, Alex (Kirsch) était très, très fort. Et en sortant du Giro, je ne pensais pas pouvoir finir deuxième. J’avais déjà beaucoup couru, je me sentais fatigué. J’ai été surpris d’avoir une journée assez correcte. Mais quand on a le maillot de champion national dans le peloton, ça reste effectivement un but à atteindre. Ça donne envie de représenter le pays.

Comment gérez-vous cette intersaison ?

J’ai déjà repris l’entraînement. Comme j’ai coupé assez tôt après la Vuelta, je ne suis resté que trois semaines sans vélo. J’ai repris en octobre. J’essaie de construire une base sans stress. C’est bien d’avoir plus de temps. Par exemple, j’ai fait un peu plus de course à pied et de gainage que les années précédentes. D’une semaine à l’autre, j’augmente le volume. Tout dépend de la météo. Je fais aussi des sorties en forêt. Les stages en décembre seront plus importants et comme tous les ans, tout ira très vite vers le début de saison.