ÉLIMINATOIRES EURO-2024 Hormis face au Portugal, les Roud Léiwen sont devenus extrêmement performants défensivement. Une gageure face à une «petite» attaque bosnienne ?
Le Portugal a tout parasité. Prendre 0-6 à l’aller puis 9-0 au retour n’est pas un bon signal, mais en l’occurrence, c’est un mirage. Une illusion d’optique. Car ce jeudi, les Roud Léiwen ont assis leur magnifique campagne des éliminatoires sur un bloc défensif qui a franchi un cap. Sur les dix dernières rencontres internationales, hormis les deux gifles lusitaniennes, Anthony Moris n’est pas allé chercher le ballon au fond de ses buts plus d’une fois sur 90 minutes, quatre matches se terminant sur des clean-sheets (Bulgarie en amical, Liechtenstein à domicile, Slovaquie et Bosnie à l’extérieur).
Le plus dur étant que ce bloc a sorti sa performance ultime le mois dernier, dans ce qui était annoncé comme une finale pour la deuxième place, et que face aux Slovaques, elle n’a concédé aucune occasion tangible, leur hôte ne parvenant à inscrire un but fatal que sur un improbable coup de génie.
Ces chiffres s’expliquent. Ils sont aussi les conséquences directes des phases extrêmement positives que les joueurs traversent dans leurs clubs respectifs. À commencer par Anthony Moris, qui dirige une Union leader de Jupiler Proleague auteure de huit victoires consécutives en championnat et flanquée de quatrième défense la plus imperméable du pays, ayant terminé un tiers de ses matches sans encaisser de but.
Alors que Lars Gerson, défenseur central à Kongsvinger, vient de finir la saison dans l’équipe type des joueurs de l’Adeccoligaen (ce qui pourrait lui valoir quelques coups de téléphone venus d’en haut si son club formateur ne remonte pas à l’issue des play-offs de décembre), quelques autres défenseurs luxembourgeois font très fort en ce moment.
Même en clubs, ils ne prennent plus de buts
Maxime Chanot ? Depuis qu’il est arrivé à Ajaccio, actuellement deuxième défense de Ligue 2, son club a fini six des dix rencontres jouées avec lui sans encaisser de but. Marvin Martins ? Son Austria Vienne n’a plus encaissé le moindre pion depuis… 795 minutes. Enes Mahmutovic ? Ses quatre titularisations du mois d’octobre (2 buts encaissés en 360 minutes) en font un des points de référence du CSKA Sofia, leader très imperméable de D1 bulgare (9 buts pris en 17 matches). Comment voulez-vous mal défendre avec des gaillards qui réalisent déjà de telles performances en clubs ?
«Celui qui me connaît sait que je ne juge pas ma défense au faible nombre de buts qu’elle encaisse, a pourtant pointé Holtz, mercredi. On est performants parce qu’on est bien équilibrés. On sait quand attendre, quand presser haut. J’ai quelques joueurs sur le terrain qui donnent le signal.»
Contre la Slovaquie, cela a quasiment marché à la perfection. Face à une Bosnie privée de Pjanic et surtout Dzeko, c’est-à-dire d’un tireur de phases arrêtées incroyable et d’un buteur comme l’Europe n’en a pas créé beaucoup dans ce siècle, il sera intéressant de se tester de nouveau. L’adversaire a marqué sept buts seulement sur cette campagne, dont quatre face au Liechtenstein et restant muet cinq fois. Il y a un truc à faire.