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La Chambre de commerce loue l’investissement public


Carlo Thelen, directeur de la Chambre de commerce, a détaillé les avantages économiquesdes investissements publics, un jour avant la présentation du budget 2016 par Pierre Gramegna. (photo archives LQ)

La Chambre de commerce de Luxembourg encense le mécanisme d’investissement public, tout en établissement dix conseils afin d’optimiser son impact.

Mardi, la Chambre de commerce de Luxembourg a présenté son 17e bulletin «Actualité et tendances», avec un focus sur l’investissement public qui, selon la Chambre, représente une «formidable opportunité de redressement» économique pour un pays.

Alors que le budget de l’État a été présenté ce mercredi, il est intéressant de s’arrêter sur le poids de l’investissement public au Luxembourg, qui pèse 2 milliards d’euros par an, soit 3 000 euros par résident, ou encore un dixième des dépenses publiques, soit 3,6 % du PIB. Un investissement conséquent, qui a justement un impact sur le produit intérieur brut (PIB), comme l’explique Carlo Thelen, directeur de la Chambre de commerce : « En se basant sur une étude, portant sur 17 nations, réalisée par le FMI, on peut constater qu’une augmentation permanente des investissements publics de 1 % du PIB débouche sur une hausse de 2,5 % du PIB à moyen terme. L’investissement public est un effet multiplicateur sur la croissance, à condition que les investissements soient faits avec pertinence et efficience ».

Un effet multiplicateur

Au Luxembourg, le Statec a brièvement tenté d’analyser l’impact des investissements publics. Les résultats montrent qu’un investissement à hauteur de 1 % du PIB augmenterait le niveau du PIB d’environ 0,8 %. « Nous estimons que l’impact est en réalité un peu plus élevé. La bonne croissance du pays cache quelque peu l’effet multiplicateur de l’investissement public », a souligné Carlo Thelen. Autre chiffre intéressant, l’investissement public au sein de l’Union européenne représente 400 milliards d’euros, soit 800 euros par habitant. Perçu comme un levier pour l’investissement privé, la Chambre de commerce encense les politiques à privilégier l’investissement public.

Pas assez de PPP

Pour renforcer son message, la Chambre de commerce a dévoilé dix conseils permettant d’optimiser les impacts des investissements publics, dont la simplification administrative (à titre d’exemple, un permis de construire est délivré au bout de 157 jours en moyenne au Grand-Duché, contre seulement 26 à Singapour), la considération de la dimension territoriale des investissements (40 % des investissements publics au Luxembourg sont effectués par les communes), une planification à long terme des investissements publics, ou encore une bonne coordination de la politique d’investissement public avec le secteur privé, autrement dit la pratique de partenariat public-privé (PPP).

La Chambre de commerce a mis l’accent sur la nécessité d’une politique transparente en la matière, les PPP pouvant être un vrai atout pour l’économie du pays. Pour le moment, l’État et les autorités n’ont fait que très rarement appel à ce genre de partenariat, comparé à d’autres pays. « L’expérience de divers pays étrangers montre que l’État peut souvent profiter de l’implication, dans les projets d’investissements, de partenaires privés, à travers des concessions ou des partenariats public-privé », souligne Carlo Thelen, avant de préciser qu’au « Royaume-Uni, la mise en œuvre de PPP en matière d’investissement a donné lieu à des économies de l’ordre de 15 % par rapport à des investissements publics classiques ».

Jeremy Zabatta