Les négociations de coalition sont entrées dans leur phase décisive, lundi. Le formateur Luc Frieden a bon espoir que le CSV et le DP concluent un accord de coalition en fin de semaine prochaine.
Les négociations de coalition continuent d’avancer à un rythme soutenu. Depuis hier matin, les délégations du CSV et du DP sont à nouveau réunies en plénière pour finaliser dans les meilleurs délais un accord gouvernemental. «Si nous parvenons à maintenir cette cadence, nous allons probablement pouvoir clôturer les négociations en fin de semaine prochaine», est venu annoncer en fin d’après-midi le formateur Luc Frieden (CSV).
«Sauf imprévu», ajoute-t-il, mais aucun obstacle majeur ne semble se profiler à l’horizon dans cette «phase décisive» des tractations. «Je constate que les deux partis tirent dans la même direction, et c’est une bonne chose, car au vu de la grave situation sur le plan international et des défis qui se présentent au Luxembourg, on ne peut pas se permettre de rester trop longtemps sans gouvernement de plein exercice», souligne le très probable futur Premier ministre.
Les travaux des 12 groupes de travail thématiques, achevés au bout de deux semaines de pourparlers, ne sont donc pas venus changer la donne. Il revient désormais aux deux délégations de «discuter de ce dont il faut retenir des documents rédigés et de trouver des compromis sur les divergences».
Or il n’existerait toujours pas de «divergences majeures» entre le CSV et le DP. «Il est clair que l’on doit encore approfondir les discussions sur l’un ou l’autre sujet. Je ne réfléchis cependant pas en termes de divergences. Il existe différentes sensibilités sur certains points, mais vu que les deux partis partagent les mêmes objectifs, par exemple renforcer le pouvoir d’achat, il nous reste à discuter des modalités pour y parvenir», résume le formateur.
La réforme fiscale n’est pas abandonnée
Luc Frieden se dit confiant de pouvoir finaliser dans les deux semaines à venir un accord de coalition «dans lequel les deux partis vont se retrouver». Mieux encore : «Aucun des deux ne devra abandonner des points fondamentaux», met en perspective le formateur, confirmant la volonté du CSV de soulager fiscalement l’ensemble des citoyens, en dépit de positions divergentes du DP.
«Vous verrez ce qui en ressortira. Mais je ressens que les discussions se font dans un esprit constructif et respectueux. Les deux partis vont réussir à trouver des compromis dans lesquels ils pourront se retrouver.»
L’accord final sera à considérer «comme un tout». Pour contre-financer une réforme fiscale, le chef de file du CSV mise toujours sur une «politique économique qui soutient l’activité». Les autres priorités du futur gouvernement seront une «forte politique sociale», une «politique environnementale à mener avec les gens» et la construction plus rapide de davantage de logements.
Luc Frieden ne cache toutefois pas que des questions centrales comme «la fiscalité, la politique sociétale et l’assouplissement des procédures seront à trancher par la seule plénière». Ici, les groupes de travail thématiques n’auraient pas eu de mandat de discussion.
Malgré sa volonté de conclure un accord global («Rien ne sera décidé avant qu’on ait un paquet global»), le formateur ne veut pas «précipiter les choses». «Il nous faudra continuer à mener des discussions sérieuses», martèle Luc Frieden, tout en mettant en avant le caractère «enrichissant» des échanges. «Les deux partis sont à l’écoute, ce qui est très positif pour préparer l’avenir du pays.»
La suite aujourd’hui, demain et vendredi
Les négociations se poursuivent aujourd’hui et demain, et devraient reprendre vendredi, après un déplacement du Premier ministre sortant, Xavier Bettel, à une conférence internationale sur l’aide humanitaire pour Gaza.
Les décisions prises et les compromis trouvés seront retranscrits progressivement. Une bonne partie de la semaine prochaine doit être consacrée à «finaliser et affiner les documents».
Un accord final ne donnera pas lieu à l’assermentation immédiate des ministres. Le programme négocié sera d’abord soumis à l’approbation des instances décisionnelles du CSV et du DP. Au vu de la tournure des évènements, il est cependant fort probable que le gouvernement Frieden-Bettel voie le jour avant la fin novembre.
Ressorts ministériels : le formateur dit avoir une idée en tête
Rien ne filtre encore sur la composition du futur gouvernement que le CSV et le DP s’apprêtent à former. Seule certitude : le poste de Premier ministre devrait revenir à Luc Frieden.
Hier, le formateur a admis «mener des réflexions intenses» sur la répartition des ressorts. Il s’est déjà fait une idée, mais «pour l’instant, elle reste uniquement dans ma tête». Il est aussi acquis que l’équipe gouvernementale ne dépassera pas le nombre actuel de 17 ministres.
Pour le reste, Luc Frieden affirme ne pas avoir encore discuté de cette question avec les partis. «Pour moi, il était clair dès le départ qu’il faudrait d’abord discuter du contenu, car si l’un ou l’autre pensait hériter d’un ressort, les discussions n’auraient pas pu être menées d’une manière aussi plaisante et constructive», explique le formateur. Il compte néanmoins ouvrir «dans quelques jours» la discussion sur les ressorts ministériels.