Selon Israël, 203 Israéliens, étrangers et binationaux, se trouvent aux mains du Hamas après les attaques le 7 octobre. Voici ce que l’on sait de ces otages et des efforts en cours pour leur libération.
Qui sont les otages ?
Le gouvernement a recensé un total de 203 otages, civils et soldats retenus prisonniers dans la bande de Gaza, après avoir été kidnappés et emmenés par les commandos du Hamas lors des attaques du 7 octobre dans les localités du sud d’Israël.
Plus de 20 d’entre eux sont des mineurs, entre 10 et 20 ont plus de 60 ans.
« La majorité des otages sont vivants », a estimé, deux semaines après l’attaque, l’armée israélienne.
Les otages sont de 22 nationalités différentes, dont dix Américains, au moins sept Allemands, huit Argentins et trois Français.
Le Hamas a de son côté dit qu’ils étaient « entre 200 et 250 » et affirme que 22 ont été tués dans des bombardements israéliens.
Comme première preuve de vie, des images d’une Franco-Israélienne, Mia Shem, ont été diffusées publiquement par le Hamas le 16 octobre.
Comment Israël opère ?
De premières opérations ont été menées en territoire palestinien par l’armée israélienne pour « retrouver et localiser les corps à proximité de la bande de Gaza », a précisé son porte-parole.
C’est le renseignement militaire, et le général Nitzan Alon en particulier, qui est à la tête de ce volet des otages pour lequel l’armée dit déployer des « efforts colossaux ».
Dans une forme inédite et hybride, une plateforme de « milliers de volontaires », mêlant des experts de la société civile et des réservistes de la célèbre unité de renseignement 8200, aident au sein d’un QG commun au recensement et à la localisation des otages.
Les familles se sont, elles, regroupées dans un « Forum pour les familles des otages et disparus » et mobilise ses propres ressources, y compris diplomatiques.
Un référent pour les familles a été désigné, Gal Hirsch, un général déchu embourbé dans une affaire de corruption, dont la nomination a été décriée par plusieurs commentateurs.
Une unité d’élite de l’armée israélienne est considérée comme la plus à même d’intervenir pour un scénario d’extraction : la Sayeret Matkal, unité d’élite du renseignement chargée entre autres du sauvetage d’otages hors frontières, équivalent du GIGN français.
La difficulté principale reste, en plein chaos des bombardements, de localiser ces otages, sachant que le Hamas est connu pour fonctionner en un système de sous-cellules très décentralisées et reconnaît lui-même ne pas avoir en main tous les kidnappés.
Y a-t-il des canaux de discussions internationaux ?
Aucun canal officiel n’a été rendu public à ce stade.
Les pays dont des ressortissants sont détenus – États-Unis, France et Grande-Bretagne en tête – s’activent en coulisses pour les faire libérer, même si officiellement Israël a la main sur les négociations.
Le scénario le plus évoqué est celui d’une libération d’otages contre l’acheminement de l’aide d’urgence à la survie des habitants de la bande de Gaza, enfermés dans le territoire bombardé et menacé d’invasion.
Outre une probable médiation égyptienne ou qatarie, les négociateurs historiques entre Israël et le Hamas, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé discuter avec le mouvement islamiste palestinien.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) affirme aussi dialoguer avec le Hamas et est en contact avec les familles des otages.
« En tant qu’intermédiaire neutre, nous sommes prêts à effectuer des visites humanitaires, à faciliter la communication entre les otages et les membres de leur famille, et à faciliter toute éventuelle libération », a indiqué le directeur régional du CICR pour la région Proche et Moyen-Orient.