Le Luxembourgeois ne roule pas assez, donc pollue plus.
Étienne Schneider (NDLR : le ministre de l’Économie) vient de dire lors d’une interview que les gouvernements ont « mis trop de pression » sur les constructeurs automobiles avec les normes environnementales, donc les « pauvres constructeurs » ne pourraient pas suivre. C’est vraiment choquant. Il y a plus de gens qui meurent de la pollution automobile que d’accidents de la route!», s’offusque Michel Cames.
«Le vrai problème, c’est que les Européens ont tellement misé sur le diesel dans les années 90 qu’il est très difficile pour eux de changer de paradigme», analyse cet ingénieur qui intervient régulièrement dans les médias luxembourgeois sur les questions énergétiques.
«Le diesel et l’essence sont tous les deux dangereux pour la santé. Mais c’est très clair, sur le volet de la santé, le diesel est pire que l’essence. Le diesel émet plus de particules fines, qui sont très dangereuses. Alors bien sûr, il y a les filtres à particules sur les voitures. Mais ces filtres ne fonctionnent que dans certaines conditions, si on roule une certaine distance à une certaine vitesse. Si on ne fait que des petits trajets en ville, le filtre sera moins efficace. Or on fait peu de longs trajets au Luxembourg. Donc le diesel n’est pas adapté au marché luxembourgeois.»
Pourtant, «le Luxembourg est champion du diesel au niveau mondial, en taux d’équipement diesel par individu», affirme-t-il. Avant de nuancer : «On a quand même un avantage, c’est que les voitures au Luxembourg sont plus haut de gamme et plus récentes, donc mieux équipées pour réduire les émissions polluantes que les vieilles voitures qui circulent dans d’autres pays.»
Romain Van Dyck
Bien beau tout cela, sans doute vrai quant à la possible pollution des véhicules ne roulant que sur des petites distances. Mais qui osera taxer la vente des véhicules roulant au diesel ? La France va seulement mettre en place un ajustement des taxes essence-diesel sur 5 ans… Or, la remarque grand-ducale s’applique à toutes les grandes agglomérations, qu’elles soient françaises, belges, allemandes. Les petits trajets y sont aussi fréquents, voir plus, qu’au Grand-Duché