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À droite toute

Ce n’est pas la panacée, mais cela suffira à faire une coalition solide avec un programme cohérent et surtout sans trop de discussions pour ces prochaines semaines entre les deux partis. Le CSV et le DP ont réussi à maintenir leurs positions à la Chambre des députés, voire à les renforcer.

Il faudra bien s’arranger, car la coalition Bettel II formée par le DP, le LSAP et déi gréng a volé en éclats hier soir avec la déroute des écolos lors de ce scrutin. Adieu les neuf sièges, retour à la case départ avec quatre députés. Il va falloir du temps pour reconquérir le cœur des électeurs. Du temps aussi pour se remettre de cette bérézina et se réhabituer au rôle d’opposition. L’amertume doit être grande et le décalage immense avec l’euphorie du grand succès de 2018. Le DP qui résiste à l’usure du pouvoir et gagne deux sièges, le CSV qui se maintient et reste le premier parti du pays et… l’ADR qui fait sensation.

Le pays a affiché son appétence pour les partis tirant vers la droite, qu’ils soient conservateur, libéral ou encore souverainiste. L’ADR a donc réussi à franchir un cap hier soir et va pouvoir constituer le groupe parlementaire qu’il espérait de ses vœux. Mais il va bien au-delà de ses espérances, avec cinq députés. Une étape de plus grâce à un Fred Keup pugnace. Les idées de l’ADR séduisent donc de plus en plus d’électeurs et le parti populiste va pouvoir faire entendre un peu plus sa voix.

Mais le chemin vers une alliance avec un autre parti semble encore bien long, l’ADR ayant une aura qui éloigne des partenaires éventuels, aussi conservateurs soient-ils. L’ADR se cantonnera donc dans un rôle d’opposant et peut-être pourra-t-il plus aisément placer ses thèmes de prédilection que peuvent être la nationalité, la sécurité, l’immigration et la langue luxembourgeoise au cœur du débat politique.

Le naufrage des écolos lors de ce scrutin et les deux députés de déi Lénk laissent un Parti socialiste un peu seul de l’autre côté de l’échiquier politique. Et cela malgré son siège en plus. Le temps de l’opposition s’ouvre pour le LSAP après une coalition à trois qui a changé la société luxembourgeoise.