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[Rugby] Mondial-2023 : l’Irlande au sommet de son art avant les All Blacks


Johnny Sexton a été élu l'homme du match. (photo AFP)

L’Irlande impressionne la planète rugby : après son large succès contre l’Écosse (36-14), samedi, dans le sillage de son combat remporté contre l’Afrique du Sud (13-8), le XV du Trèfle affrontera la Nouvelle-Zélande en quart de finale du Mondial-2023 en position de force.

Au Stade de France, les n° 1 mondiaux au classement de World Rugby n’ont jamais tremblé contre leurs voisins celtes, remportant une 17ᵉ victoire consécutive toutes compétitions confondues, avant de donner rendez-vous aux All Blacks, samedi prochain, à nouveau à Saint-Denis.

Si les Irlandais avaient été laminés au même stade de la compétition par les Néo-Zélandais lors de la précédente Coupe du monde (46-14), l’impression de puissance, d’intelligence et de maîtrise laissée lors de la phase de poule de ce Mondial français suggère une toute autre issue possible.

Et le sélectionneur Andy Farrell a prévenu ses futurs adversaires : « Je ne pense pas que nous ayons encore joué notre meilleur rugby. »

C’était pourtant presque parfait samedi. Jamais débordés avant de compter 36 points d’avance, les Irlandais ont stoppé les vagues écossaises sans jamais perdre leur système défensif. Ils ont laissé venir Finn Russell et sa bande, pour contester les ballons sur quelques rucks importants… et les gagner.

Le Irish Times a ainsi loué une équipe « totalement impitoyable ». « C’était comme regarder un chat jouer avec une souris », a écrit le quotidien irlandais de référence. « L’Irlande a battu l’Écosse dans tous les secteurs, ne laissant pas un centimètre dans les mêlées ou les mauls, absorbant toutes les meilleures attaques avec une défense disciplinée et exploitant ses attaques grâce à la précision et sa puissance. »

Dimanche, l’entraîneur de la défense Simon Easterby savourait encore la partition de ses protégés. « Cette équipe a compris que la défense était une part importante du succès », a apprécié l’ancien flanker lors d’un point de presse. « On sent que lorsque l’autre équipe a le ballon, notre groupe a envie de défendre et d’enlever toute son énergie à l’autre. »

« Pas de faiblesses évidentes » 

La presse de l’hémisphère Sud avait aussi salué la performance, dans le sillage de la victoire acquise de haute lutte contre les champions du monde en titre sud-africains deux semaines plus tôt. Ainsi, la télévision néo-zélandaise 1News s’inquiète pour ses All Blacks dans le choc à venir.

« Si l’Irlande, bien installée et en pleine confiance, joue avec la même intensité contre les All Blacks, les hommes d’Ian Foster auront du mal à s’en sortir », écrit la chaîne d’information. « Ils n’ont pas de faiblesses évidentes. »

De son côté, Stuff, l’un des principaux sites d’information néo-zélandais, rappelle que l’Irlande a remporté deux de ses trois matches lors de sa tournée contre les All Blacks à l’été 2022. Le XV du Trèfle reste sur cinq victoires lors de ses huit dernières confrontations avec les hommes en noir.

L’Irlande « semble avoir mis au point un plan pour venir à bout d’une équipe qui pose pourtant tant de problèmes » aux autres nations, s’inquiète Stuff.

Reste maintenant à se remettre du choc écossais, alors que la Nouvelle-Zélande aura, elle, récupéré. Après leur défaite initiale contre les Bleus (27-13), les All Blacks ont en effet déroulé et fait tourner contre la Namibie (71-3), l’Italie (96-17) et l’Uruguay (73-0).

L’Irlande n’a pas eu cette chance et le match contre l’Écosse a laissé des traces. Mack Hansen est sorti sur une blessure à un mollet, James Lowe a reçu un doigt dans l’œil et James Ryan a été touché à un poignet. Ils seront tous les trois suivis de près dans les prochains jours, a indiqué Easterby.

« Les joueurs sont en forme », a toutefois prévenu le technicien. Contre la Nouvelle-Zélande, « nous voulons garder le ballon, mais nous voulons aussi gérer le match, donc il va falloir trouver le bon équilibre et être certain que nous jouons aux bons endroits et aux bons moments, pour conserver notre énergie tout la rencontre. »

L’Irlande devrait y arriver avec une charnière au sommet de son art, formé par un Johnny Sexton quasi parfait à 38 ans et un Jamison Gibson-Park élu homme du match samedi.