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Élections législatives : fin d’une campagne électorale sous haute surveillance


20230906, Schifflange, centre ville, panneaux d'éléctions 2023, Foto : Editpress/Fabrizio Pizzolante

La campagne électorale des législatives s’achève pour les douze partis en lice. Une période encadrée par des règles bien précises, qui s’est largement professionnalisée ces dernières années.

Dernière ligne droite pour les candidats : la campagne électorale des législatives de dimanche, entamée le 4 septembre dernier, touche désormais à sa fin. Et comme le prévoit la loi électorale, depuis mardi — soit les cinq jours précédant le scrutin — il est interdit de publier, diffuser ou commenter tout sondage en lien avec le vote. Ceci pour écarter, en théorie, tout risque d’influencer les suffrages.

À côté des dispositions légales qui encadrent chaque élection nationale, d’autres mesures sont négociées et instaurées par les partis eux-mêmes. Ainsi, au début de cette «super année électorale», neuf des douze partis en lice se sont mis d’accord pour respecter des règles du jeu destinées à rendre la campagne la plus équitable possible.

Un accord électoral signé par neuf partis

En janvier, LSAP, DP, déi Gréng, CSV, ADR, déi Lénk, Pirates, Fokus et Volt, ont conclu un accord électoral portant notamment sur la répartition des espaces publicitaires, le refus de toute pratique diffamatoire, la non-destruction d’affiches électorales, mais aussi la date du coup d’envoi de la campagne.

Ils se sont également entendus sur une limite à ne pas dépasser pour les frais de campagne : un plafond de 100 000 euros par parti a été décidé pour les spots radio, les encarts dans la presse écrite, les pubs sur internet ou dans les cinémas, contre 75 000 euros en 2018.

Des campagnes pilotées par des experts

Le Zentrum fir Politesch Bildung (ZPB) souligne que les campagnes électorales se sont professionnalisées avec le temps, les partis faisant appel à des experts et autres agences spécialisées pour présenter leurs candidats sous leur meilleur jour et trouver les slogans les plus percutants.

La manière dont les partis exposent leur programme aux électeurs a aussi évolué avec la diffusion de contenus sur le web et les réseaux sociaux, ce qui représente un nouveau défi pour réguler la campagne, en particulier face aux social bots.

«Les internautes ne voient pas le trucage»

«Les social bots, ces algorithmes qui simulent des profils authentiques sur les réseaux, sont en fait créés et dirigés par un logiciel. Celui-ci est capable de générer des commentaires automatiques avec une influence sur les discussions en ligne», alerte le ZPB. «Les internautes ne voient pas le trucage : les bots créent l’impression que beaucoup de gens partagent la même opinion.»

Des frais de campagne en partie remboursés par l’État

Côté finances, l’État remboursera aux partis une partie de leurs frais engagés pour cette campagne. 1,9 million d’euros sont inscrits au budget 2023 pour cette dépense.

Une dotation calculée sur base du nombre de députés élus — 50 000 euros pour 1 à 4 sièges, 100 000 euros pour 5 à 7 sièges, etc. — à condition d’avoir présenté des listes complètes dans toutes les circonscriptions.

Une aide annuelle est aussi octroyée, ainsi qu’une prime en fonction des scores aux élections. Les aides publiques ne peuvent néanmoins pas dépasser 80% des recettes du parti.

En 2021, les recettes déclarées par les partis politiques atteignaient :

  • 1,2 million d’euros pour le CSV
  • 944 000 euros pour les Verts
  • 931 000 euros pour le DP
  • 900 000 euros pour le LSAP
  • 580 000 euros pour l’ADR
  • 400 000 euros pour déi Lénk
  • et 389 000 euros pour les Pirates.