Il y a quelques jours, l’association Rosa Lëtzebuerg a publié son analyse des programmes électoraux de chaque parti pour les élections législatives.
Les partis politiques luxembourgeois sont-ils queers ? Cette question, l’association Rosa Lëtzebuerg a décidé de s’en emparer. Quelques jours avant l’échéance électorale, elle a publié une analyse complète des programmes électoraux de chaque parti présent aux élections législatives de ce dimanche. De manière globale, elle note que la cause LGBTQIA+ reste relativement «absente» des programmes.
Avant de dévoiler ses résultats, elle avait soumis aux différents partis une liste de revendications dans le but d’en intégrer le plus possible dans leur programme. «Nous réalisons cette analyse tous les cinq ans. La raison pour laquelle nous l’avons fait, c’est pour offrir aux membres de notre communauté un aperçu des positions concernant les sujets LGBTQIA+. On a remarqué que tous les partis n’avaient pas tous pris en compte nos revendications», indique Andy Maar, membre de l’association Rosa Lëtzebuerg et coauteur de cette analyse politique.
Déi Gréng et déi Lénk, les plus « queers »
D’après les résultats de leur analyse, trois partis semblent avoir placé ces sujets au cœur de leur programme : déi gréng, déi Lénk et les pirates. A contrario, l’ADR est le seul parti politique luxembourgeois qui n’évoque et ne prend aucune position sur la question LGBTQIA+. D’autres formations politiques abordent, quant à elles, ces sujets dans leur programme mais semblent être, selon Andy Maar, assez réservées sur ces problématiques. Il cite notamment le LSAP et le DP.
«Les partis doivent encore faire d’efforts et des progrès sur ces questions, même si on peut dire qu’il y a eu des évolutions depuis 2018 notamment sur la loi sur le changement de genre (…). Nous avons eu des soutiens de la part du gouvernement, spécialement à l’ouverture de notre Rainbow Center ou sur d’autres actions, mais pas au niveau législatif», pointe le membre de l’association Rosa Lëtzebuerg.
Alors, pour la prochaine mandature, l’association a de nombreuses revendications. Parmi elles, la création d’un nouveau ministère sur la question LGBTQIA+. «On pourrait aussi renommer le nom du grand ministère de l’Égalité entre les hommes et les femmes», ajoute Andy Maar.
L’homophobie et la transphobie toujours présentes
Au-delà de la politique, la culture queer et les droits LGBTQIA+ ont-ils davantage avancé au Luxembourg ? Si on regarde le «Rainbow Index », pas vraiment. En effet, depuis trois ans, le Grand-Duché perd chaque année plusieurs places dans ce classement qui répartit les pays européens selon leur progression en matière de droits et de libertés des personnes LGBTQIA+. «Malgré certaines évolutions, il y a toujours beaucoup d’homophobie ou transphobie envers les membres de la communauté», regrette Andy Maar. Il évoque notamment l’incident transphobe à Esch-sur-Alzette de juillet dernier où une lecture pour enfants avait viré aux remarques homophobes et transphobes sur les réseaux sociaux. «On peut également citer la campagne de haine organisée par l’ADR envers des drags artistes», précise-t-il.
Des discriminations parfois graves qui ne sont pour Andy Maar, pas bien prises en considération par les officiers de police. «On pourrait par exemple créer un guichet spécifique qui pourrait accueillir sérieusement les plaintes de personnes de la communauté. Je pense qu’il y a aussi un manque de formation chez les policiers», conclut-il.