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Ukraine : 51 morts dans une frappe russe sur un village dans l’Est


L'annonce vient d'être faite par le président ukrainien. (photo AFP)

Au moins 51 personnes dont un enfant ont été tuées par une frappe russe à Groza, un village de l’est de l’Ukraine, pendant un rassemblement en marge des funérailles d’un de ses habitants, ont annoncé les autorités.

L’Ukraine ne cesse de réclamer à ses alliés Occidentaux plus de systèmes de défense antiaérienne pour faire face aux tirs de missiles et aux envois de drones par la Russie.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, actuellement en Espagne pour une réunion avec des dirigeants européens, avait d’abord fourni un bilan de 48 morts après ce « crime russe manifestement brutal » dans cette localité située près de Koupiansk, une ville à proximité de la ligne de front qui est régulièrement la cible de bombardements russes.

Ce bilan a ensuite été revu à la hausse par le ministère de l’Intérieur, passant à 51 morts. La coordinatrice de l’ONU en Ukraine s’est dit « consternée » par cette frappe. Celle-ci a entièrement détruit un magasin et un café au moment où une soixantaine de personnes s’y trouvaient notamment après un enterrement, a précisé le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko à la télévision nationale.

« Il y avait des villageois dans le magasin et des villageois dans le café étaient également réunis » pour un hommage à un défunt, a dit Igor Klymenko, précisant que Groza compte 330 habitants. Le bilan risque de s’alourdir car « cinq à sept personnes pourraient se trouver sous les débris », a prévenu le ministre selon lequel le nombre des blessés s’élève à sept.

Il pourrait s’agir de l’attaque la plus meurtrière sur la région de Kharkiv depuis le début de l’invasion russe le 24 février 2022, a déclaré une porte-parole de l’assemblée régionale citée par des médias. Selon les données préliminaires, la frappe a été effectuée à l’aide d’un missile balistique Iskander, a précisé Igor Klymenko sur Telegram.

L’attaque a touché autour de 13 h 15 ce village à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Koupiansk, a précisé le gouverneur régional Oleg Synegoubov sur Telegram. Un garçon de six ans figure parmi les morts, a-t-il ajouté. Le magasin et le café se trouvaient dans le même immeuble, a souligné le parquet général qui a annoncé l’ouverture d’une enquête pour meurtre prémédité et violation de lois et coutumes de la guerre.

Volodymyr Zelensky a diffusé une photo de plusieurs personnes allongées par terre et ne montrant aucun signe de vie.

Un véritable « mal » 

Sur des vidéos partagées par le ministère de l’Intérieur, on peut voir des secouristes et des villageois en train de tenter de dégager les débris sur un site couvert de gravats surmontés d’une fumée blanche.

« Il y beaucoup de gens là-bas », a crié un homme aux cheveux gris en shorts se précipitant vers les lieux où des secouristes aidés par des hommes en tenue civile transportaient des corps sur du plastique ou des brancards. Sur des images floutées, on peut voir des silhouettes de gens allongés sur l’herbe. « Ils sont tous morts », commente une voix.

Vingt-neuf morts ont été identifiés, a dit le ministre de l’Intérieur.

« L’Ukraine a besoin de davantage de systèmes de défense antiaérienne pour protéger notre pays de la terreur », a plaidé le ministre de la Défense Roustem Oumerov sur X (ex-Twitter).

Un conseiller de la présidence ukrainienne Mykhaïlo Podoliak a dénoncé de son côté sur X une nouvelle « attaque insidieuse (russe) qui n’a aucune logique militaire » et qui doit servir de « rappel à tous ceux qui sont prêts à sourire et à serrer la main du criminel de guerre Poutine lors de conférences internationales ».

« La Russie de (Vladimir) Poutine est un véritable Mal » et « nous devons la vaincre. Ensemble », a-t-il conclu. « Tuer des civils est un crime de guerre », a réagi sur X l’ambassadeur allemand en Ukraine Martin Jaeger. « Ce qui s’est passé aujourd’hui dans le village de Groza est brutal et inhumain. La Russie porte seule la responsabilité de ce massacre de civils », a-t-il ajouté.

Les forces russes se sont emparées de larges pans de la région de Kharkiv dès les premiers jours de l’invasion. L’armée ukrainienne a ensuite libéré la quasi-totalité de cette zone à l’automne au cours d’une offensive éclair à l’automne 2022, mais cette zone et Kharkiv, un centre régional et la deuxième ville du pays subit des bombardements réguliers.

Et la Russie mène actuellement une offensive dans la zone de Koupiansk pour tenter de reprendre du terrain et gêner la contre-offensive ukrainienne en cours dans l’est et le sud pour libérer les territoires occupés par Moscou.