Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Quelles chances ont Anthony Moris et l’Union Saint-Gilloise d’accrocher, voire de battre, Liverpool chez lui ce soir, lors de la 2e journée de C3? Assez peu, si l’on se fie aux statistiques.
Interrogé hier dans nos colonnes sur Anfield Road, dont il est un habitué, Pascal Welter, le directeur sportif du Fola, promettait «une chaude soirée» dans l’antre de Liverpool à Anthony Moris, ce soir avec l’Union Saint-Gilloise en Ligue Europa. On ignore si le dirigeant eschois s’intéresse autant aux statistiques qu’aux Reds, mais celles-ci vont clairement et naturellement dans le sens de ses prédictions.
On ne se bâtit pas un palmarès européen long comme le bras (six Champions League, trois Europa League, quatre Supercoupes d’Europe) sans un minimum d’autorité et celle de Liverpool, à la maison, dépasse le simple mythe alimenté par une fanbase réputée ardente et un hymne You’ll never walk alone («Tu ne marcheras jamais seul», en VF) désormais légendaire.
Encore plus forts à Anfield avec Klopp
Dans leur histoire, les Scousers (surnom donné aux habitants de Liverpool) ont disputé 206 rencontres continentales à Anfield Road… et n’en ont perdu que 29, soit à peine plus de 14 %. Ajoutez-y 32 nuls, toutes compétitions européennes confondues, et vous obtenez un taux de victoires supérieur à 70 % à domicile en coupe d’Europe… et supérieur à 76 % depuis l’entrée en fonction de Jürgen Klopp.
Intronisé en octobre 2015, le coach Allemand a dirigé 82 matches continentaux (dont quatre finales, une en C3 et trois en C1) sur le banc de Liverpool, dont 36 à Anfield, où il n’a concédé que six nuls et trois revers (soit 8,33 % de défaites)… mais aucune en Ligue Europa, dont les Reds ont atteint la finale (perdue contre le Séville FC) lors de la seule campagne qu’ils ont disputée sous ses ordres, en 2015/2016.
Si le pourcentage de défaites de Liverpool à domicile en Coupe d’Europe a légèrement grimpé au XXIe siècle (15 % contre 12,79 % au XXe siècle), son ratio de victoires est supérieur à la moyenne depuis la nomination de Klopp : 76,38 %. Voilà qui situe l’ampleur du défi qui attend Anthony Moris et l’USG ce soir lors de la 2e journée de Ligue Europa, quinze jours après leur nul inaugural contre Toulouse (1-1) et le succès des Reds «bis» à Linz (1-3), les deux autres équipes de ce groupe E.
Un nouveau nul, a fortiori une victoire des Unionistes, serait d’autant plus remarquable que le bilan européen de Liverpool face aux clubs belges est très largement bénéficiaire avec 12 victoires, deux nuls et une défaite, subie en finale retour (1-3) de la Supercoupe d’Europe 1978 contre… Anderlecht, voisin et rival bruxellois de l’Union Saint-Gilloise, alors sacré à la faveur de ce succès.
L’histoire n’est pas avec «Antho»
À l’inverse, le bilan de leur portier luxembourgeois face aux trois joueurs de Liverpool dont il a déjà croisé la route est, lui, proche du néant. La faute principalement au Portugais Diogo Jota, qui lui a infligé un sévère 20-1 en quatre matches avec la Seleção… et inscrit trois buts, dont deux lors du récent 9-0 de Faro (le 11 septembre).
Avant de se voir confier le brassard de capitaine des Reds cet été (conséquence du départ en Arabie saoudite de Jordan Henderson), le latéral gauche Andrew Robertson portait celui de l’Écosse, repartie victorieuse du Josy-Barthel le 6 juin 2021 (0-1).
Le 17 novembre dernier, le milieu Dominik Szoboszlai portait, lui, celui de la Hongrie, accrochée en amical au stade de Luxembourg (2-2)… Mais ce soir, ses partenaires offensifs ne se nommeront pas Gazdag, Németh ou Sallai mais Gakpo, Núñez et Salah. Tout sauf un détail.
