Division nationale — L’UN Käerjeng de Roland Schaack, inquiétant barragiste qui a choisi de tout miser sur ses jeunes, lance samedi sa campagne de matches amicaux.
Roland Schaak regrette d’avoir laissé filer trop de « vieux » cet été. (Photo : Mélanie Map’s)
> L’UN Käerjeng vient de passer les fêtes en tant que barragiste. C’est sa place ?
Roland Schaack : Oui. Après treize rencontres, on ne peut plus parler de chance ou de malchance pour qui que ce soit. Oui, on aurait pu prendre plus de points sur certains matches mais on a eu trop d’instabilité d’un match sur l’autre et même pendant certains matches.
> La faute au projet UNK 2017 ?
Ce n’est pas inhérent au projet, mais on savait que cela pouvait arriver. Cet été, on a connu l’un ou l’autre départ de trop…
> Vous parlez des trentenaires (NDLR : Sabotic, Zydko, Piron, Ramedeovic, Rolandi…) que vous avez laissé filer au nom du rajeunissement nécessaire ?
Je ne mets pas de noms dessus mais je parle de leaders. Durant la première partie de saison, nous avons manqué de leadership.
> Une petite erreur de politique sportive ?
Pour certains, on a aussi été poussés à le faire mais après, effectivement, il faut assumer ! On a eu des occasions de faire des points, à certains moments, et on ne l’a pas fait. C’est après que la nervosité s’est installée et que tout s’est enchaîné.
> Gardez-vous foi en ce modèle basé sur les jeunes du club ?
Concrètement, on EST en danger! Des gars de 17 ou 18 ans qui montent en A, il nous faut un certain temps pour mieux connaître leurs qualités et défauts. Pour eux, le plus important, c’est de comprendre que ce processus est une course d’endurance. Il leur faut de la patience et la volonté de se faire une place en DN sur la durée. Mais nous, on n’a pas de marge d’erreur, même si tous ces joueurs n’iront pas au bout (sic).
> Quand un Ken Corral, tête de pont de votre formation, demande à partir pour la Jeunesse, l’été dernier, vous ne vous dites pas que quelque chose cloche dans ce projet ?
Oui, c’est gênant. Mais la volonté du joueur compte aussi… tout comme sa façon de le montrer. On ne pouvait plus le garder, ce n’était plus possible. Le risque existe que d’autres aient envie de suivre. Mais chacun a son caractère. Tout ce que l’UN Käerjeng peut faire, c’est leur présenter son projet, un projet intéressant, et leur indiquer la voie.
> En espérant que la voie ne passe pas par la PH ?
Je ne sais pas si on pourra finir cette saison tranquillement. Lors des matches aller, on a vu des lacunes évidentes. Si on parvient à les gommer, il y a matière à espérer.
> En attendant, vous avez recruté des garçons d’une certaine expérience cet hiver…
Oui parce qu’on ne gagne rien avec des enfants! Maintenant, sur le terrain, il va nous falloir de la bouteille. Abdullei possède une certaine expérience. Il a fréquenté des clubs huppés et possède un certain gabarit. Johan Bernard, lui, ce sera une surprise de la phase retour! Il est arrivé un peu par hasard et nous avons été agréablement surpris par son niveau.
> En février, vous allez débuter sur un triptyque de candidats au maintien avec Wiltz, Hostert puis Mondorf. Pas le droit de ne pas être prêt ?
C’est l’obligation absolue de notre reprise : être prêts ! C’est pour cela que nous avons un programme de sept matches amicaux avec une alternance de certains où l’on pourra faire le jeu et d’autres où l’on va souffrir. C’est important.
Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau